La Belgique et la Norvège s’accordent pour coopérer au niveau énergétique
Les gouvernements fédéral et flamand ont signé mardi, à Oslo, des accords énergétiques avec la Norvège, lors de la mission économique menée dans le pays scandinave. Ces accords doivent permettre à l’énergie éolienne norvégienne d’arriver en Belgique et de stocker le CO2 émis par l’industrie belge en Norvège.
La ministre fédérale de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) et son homologue norvégien Terje Aasland ont signé une déclaration commune sur la coopération énergétique en mer du Nord. L’objectif est de soutenir politiquement une future connexion entre les réseaux belge et norvégien, dont les parcs éoliens offshore scandinaves. Les gestionnaires de réseaux belge (Elia) et norvégien (Statnett) travaillent déjà sur cette possibilité.
L’interconnexion revêt une importance particulière pour accéder à tout moment à de l’énergie verte, a souligné Mme Van der Straeten. “Si le vent ne souffle pas en Belgique, il est bien souvent présent en Norvège, et vice versa”, a-t-elle relevé. L’électricité norvégienne pourra être acheminée en terres belges via l’îlot énergétique princesse Elisabeth, en construction au large des côtes belges.
Parc éolien
Les Norvégiens souhaitent pour leur part construire de nombreuses éoliennes le long de leur côte. Un consortium comprenant notamment la société belge Parkwin a remporté un contrat en début d’année pour développer un parc éolien de 1.500 mégawatts au large des côtes norvégiennes.
Grâce à ses conditions géographiques favorables, la Norvège produit une grande quantité d’électricité verte bon marché, provenant de ses centrales hydroélectriques. L’interconnexion avec les réseaux des pays de l’UE est une question sensible dans ce pays, où l’on craint une hausse des prix.
Des inquiétudes que la ministre fédérale de l’Énergie comprend. “La Norvège est un pays qui a été traditionnellement très isolé et qui est capable de répondre pleinement à ses besoins énergétiques. C’est pourquoi les gens ont peur. Mais le Premier ministre norvégien et le gestionnaire de réseau norvégien sont absolument convaincus de la nécessité des interconnexions. Il est important de présenter davantage de chiffres qui montrent que cela est positif pour la prospérité des deux pays”, a déclaré Tinne Van der Straeten.
Pipeline pour le CO2
Selon la ministre, les connexions entre réseaux électriques garantiront au contraire des prix plus stables. “L’interconnexion de la Belgique avec l’Angleterre et l’Allemagne a par exemple un effet baissier sur les prix, en lissant les pics.”
Le ministre fédéral de la mer du Nord Paul Van Tigchelt (Open VLD) et le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) ont également signé un protocole d’accord avec le ministère norvégien de l’Énergie pour la construction d’un pipeline pour le transport de CO2 depuis la Belgique vers la Norvège.
La Norvège dispose en effet d’options pour stocker le polluant dioxyde de carbone dans des champs de gaz vide au large de ses côtes.
Le gestionnaire du réseau gazier belge Fluxys et le norvégien Equinor préparent déjà le projet. Le protocole d’accord devrait déboucher sur un accord bilatéral.
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