Jean-Philippe Ducart (Test-Achats): “La facture d’électricité est une feuille d’impôts”

Trends Talk avec Jean-Philippe Ducart 11/02/23
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le porte-parole de l’association des consommateurs critique, dans notre Trends Talk, les mesures “énergie” du gouvernement. Il revient longuement sur cette inflation qui change tout. “Nous ne sommes pas sortis de la crise”, dit-il.

Jean-Philippe Ducart, directeur de la communication et porte-parole de Test-Achats, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe ce week-end en boucle sur Canal Z. Il analyse longuement cette crise de l’énergie et de l’inflation qui a bouleversé notre quotidien.

Des charges supplémentaires

Jean-Philippe Ducart commence par critiquer les dernières mesures “énergie” décidées en début de semaine par le gouvernement fédéral. La TVA à 6% prolongée indéfiniment ? “C’est une mesure trop linéaire, on prend toujours l’exemple de la personne qui utilise l’énergie pur chauffer sa piscine, il en bénéficie aussi, ce n’est pas logique.” Les accises ? C’est un peu le principe du “cliquet” utilisé pour l’essence. “Mais dans l’absolu, on ajoute une charge supplémentaire à la facture d’électricité qui est déjà fortement alourdie par toute une série de charges, de taxes…”

Test-Achats a l’habitude de dire que cette facture est une feuille d’impôts déguisée et cela n’a pas changé. D’autant que le coût de la prolongation du nucléaire et de la gestion des déchets risque bien de se retrouver, elle aussi, sur la facture, à terme, souligne son porte-parole.

“Le problème en matière d’énergie, c’est que l’on fait beaucoup de calculs budgétaires, souligne Jean-Philippe Ducart. Les accises, c’est un calcul budgétaire, ce n’est pas un calcul de transition énergétique pour laquelle il faut mobiliser des fonds. C’est le problème belgo-belge, cette absence de vision à long terme et cette absence de ressources. On va simplement ajouter des couches à la lasagne. La facture d’énergie, pour nous, est une feuille d’impôts.”

Les prix de alimentaire explosent

Après des pics à 10 ou 12% à la fin 2022, l’inflation diminue légèrement en ce début 2023. “Nous ne sommes pas sortis de la crise pour autant, dit le porte-parole de Test-Achats. D’une part, parce que le marché de l’énergie reste volatile, alors que c’est l’origine majeure de l’inflation fulgurante que l’on a connue. Pour cet hiver-ci, il semblerait que l’on s’en sortira plutôt bien, même s’il y a eu de la caisse, mais pour les deux hivers prochains, on n’est pas sûr d’arriver au même niveau d’approvisionnement en gaz. Il y a des points d’interrogation. L’autre problème, c’est que l’inflation a percolé dans l’alimentaire.”

Jean-Philippe Ducart évoque le panier des produits analysés par son association depuis le début de la crise : “Le constat, c’est que principalement le food et une partie du non-food qui sont des produits de consommation quotidienne ont connu une évolution fulgurante. On n’a jamais vu ça. Au mois de décembre, on était à 19% d’augmentation sur ce panier de 3000 produits. On est redescendu d’un petit pourcent au mois de janvier, il y a une légère détente, mais cela a été fulgurant et les consommateurs, même en se tournant vers les marques des distributeurs, n’ont pas nécessairement pu amortir le choc.”

Dans notre Trends Talk, Jean-Philippe Ducart évoque encore le tournant que cette crise, après les autres, pourrait représenter pour notre consommation.

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