L’OPEP va-t-elle bientôt compter plus de membres, et qui pourrait rejoindre le cartel du pétrole ?
L’OPEP est “activement” ouverte à recruter de nouveaux membres. Ses décisions de réduction de production récentes n’ont pas été un succès : les prix du pétrole restent bas. Mais avec plus de membres, le cartel aurait une force de frappe plus importante. Qui pourrait rejoindre l’organisation ?
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) fait la pluie et le beau temps sur le marché du pétrole. Les 13 membres qui la composent (Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Congo, Émirats arabes unis, Gabon, Guinée Équatoriale, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigéria, Venezuela) représentent, avec leurs alliés, 40% de la production mondiale d’or noir.
Cette part dans la production mondiale, ainsi que l’influence qui va avec, pourrait bientôt augmenter. L’OPEP est “activement” ouverte à recruter de nouveaux membres. C’est ce qu’indique le secrétaire général Haitham al-Ghais ce mercredi lors d’une conférence de presse.
Qui pourrait rejoindre ses rangs ?
D’abord, l’Équateur pourrait revenir dans le giron du cartel. Le pays d’Amérique latine l’avait quitté en 2020. Pour l’OPEP, le faire revenir est une “priorité”. Il l’a officiellement invité en mai de cette année. Mais pour l’instant, la lettre est restée sans réponse. Quito représente près de 0,6% de la production mondiale, selon les chiffres de 2022.
Sinon, le secrétaire général indique qu’il a récemment visité “plusieurs pays”, dont la Malaisie, le Mexique, l’Azerbaïdjan et Brunei. Ces pays cités sont déjà alliés de l’organisation, sous ce qu’on appelle “l’OPEP+”, et suivent aussi les quotas de production. Les autres alliés sont la Russie, le Kazakhstan, le Bahreïn, l’Oman, le Soudan et le Soudan du Sud.
Il ajoute qu’il n’indiquera pas les noms des candidats potentiels et qu’il n’a pas nécessairement invité les pays cités à rejoindre le groupe. Mais il laisse entendre que les choses avancent, en revenant sur les conditions à remplir pour être membre. “Les pays doivent être un exportateur net de pétrole, ce qui est substantiel, ils doivent avoir des objectifs similaires à ceux de l’OPEP. Tout cela est mentionné très clairement dans notre statut. Et je pense que de nombreux pays que je viens de citer correspondent à ce profil. Donc… travail en cours”, explique al-Ghais.
Force de frappe diminuée
Dans le contexte de ralentissement économique actuel (qui est une pression baissière sur les prix du baril), l’OPEP s’agite et fait tout pour maintenir les prix élevés. A la fin de l’année dernière, elle a réduit les quotas de deux millions de barils par jour (bpj). En avril, rebelote, avec une baisse de plus d’un million et demi de barils. Ce lundi, différents pays membres de l’OPEP+ ont annoncé de nouvelles coupes : 500.000 bpj pour la Russie et une prolongation de la réduction actuelle d’un million de bpj jusque fin août pour l’Arabie Saoudite (au lieu de fin juillet).
Mais rien n’y fait : le prix ne bouge pas. Ou du moins pas considérablement et pas jusqu’au niveau voulu par les pays (entre 80 et 100 dollars le baril, selon les budgets des gouvernements), malgré quelques soubresauts lors des annonces des réductions. Ainsi, avec plus de pays à son bord, le cartel pétrolier pourrait avoir une plus grande force de frappe pour influencer le marché.
Pour vraiment marque le coup, il devrait recruter un des poids lourds du marché. Dans le top 10 mondial, il reste le Brésil, la Chine, les États-Unis et le Canada. Les deux pays d’Amérique du Nord sont très opposés aux décisions de l’Organisation, dernièrement. La Chine préfère généralement jouer la carte du non-alignement sur ce type de questions internationales. Reste le Brésil, avec ses trois millions de barils par jour. Pourrait-il se laisser tenter ?
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici