Et maintenant, que va décider Engie sur le nucléaire? “Il y a beaucoup d’autres candidats intéressés”

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Baptiste Lambert

C’est le jour-j. Ce jeudi, la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire sera abrogée par le Parlement. Une nouvelle ère nucléaire s’installe en Belgique. L’Arizona va préparer le terrain pour prolonger d’autres réacteurs et en construire de nouveaux. Mais que va faire Engie, l’opérateur ?

L’Arizona a d’énormes ambitions nucléaires : prolonger 4 GW et construire pour 4 GW de nucléaire, à partir de SMR, voire d’EPR. Concernant le volet prolongation, le plus concret, Engie s’attèle déjà à prolonger pour 10 ans les deux plus jeunes réacteurs : Doel 4 et Tihange 3. “Le plus grand chantier énergétique jamais fait en Belgique”, commentait le patron d’Engie Belgium, Vincent Verbeke, dans une interview pour Trends-Tendances, mi-février.

Une porte ouverte aussitôt refermée

Le CEO fermait par contre la porte à d’autres prolongations, jugeant “impensable” de prolonger la durée de vie des plus vieux réacteurs, Doel 1 & 2 et Tihange 1. Il répétait, à l’envie, que le nucléaire ne faisait “plus partie de la stratégie du groupe“.

Mi-mars, toutefois, certaines lignes semblaient bouger. Le patron de Luminus, Grégoire Dallemagne, se disait, dans L’Echo, prêt à discuter avec l’Arizona : “Notre maison mère, EDF, est le plus grand exploitant de centrales nucléaires et est actuellement le seul à construire de nouvelles centrales en Europe. Avec EDF, nous nous tenons à la disposition du gouvernement pour examiner différentes options.” Dans la foulée, par communiqué, Engie ajoutait être, lui aussi, ouvert aux discussions.

Assistait-on à un tournant ? Il faut savoir qu’EDF possède déjà 50% du réacteur de Tihange 1, par exemple. Mais Engie refermait la porte dans la foulée. On avait mal compris. L’opérateur s’est toujours dit ouvert aux discussions avec le gouvernement fédéral, mais n’a pas changé de stratégie : la priorité, c’est le renouvelable, pas le nucléaire. Retour à la case départ.

Engie or not Engie ?

Et maintenant ? Le ministre Mathieu Bihet (MR) va rencontrer l’opérateur pour lui demander ses intentions. “C’est l’entreprise qui reste à la barre”, en l’état actuel des choses. Et si Engie s’obstine dans son refus ? “Alors, cela ouvre d’autres portes, mais il faut faire les choses dans l’ordre.”

Du côté du secteur nucléaire, Serge Dauby, du Forum Nucléaire Belge, indiquait, lundi, dans le cadre de notre podcast “Z sur 7”, que “beaucoup d’autres candidats se montrent intéressés et qu’ils ont envie de le faire savoir“. Sans livrer de noms, à ce stade, le représentant nous donne rendez-vous “le 16 juin”, pour en savoir plus.

Dans tous les cas, l’Arizona fera face à de nouvelles négociations difficiles. Mais au moins, désormais, la ligne est claire : plus personne au sein du gouvernement ne remet en cause l’avenir du nucléaire, qui bénéficie aussi d’un large soutien au sein de la population.

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