2023, l’année où les États-Unis sont devenus le Numéro Un mondial du GNL

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Avec des exportations en hausse de 12%, les États-Unis se hissent à la première place des fournisseurs de GNL. Une première. C’est notamment grâce au gaz de schiste et à la fracturation hydraulique, un moyen de production jugé néfaste pour l’environnement.

En 2022, ils étaient encore coude à coude (avec un léger avantage pour le Qatar). Mais en 2023, les États-Unis ont gagné la main et se sont hissés à la première place mondiale des exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), devant le Qatar et l’Australie.

C’est ce que montre un décompte de Bloomberg. Les États-Unis ont exporté 91 millions de tonnes de gaz, contre 80 millions de tonnes pour l’Australie et le Qatar. C’est une hausse de 12% pour les États-Unis, du surplace pour l’Australie et une baisse de plus d’un million de tonnes pour le Qatar (-1,9%).

Mais c’est en dézoomant que les chiffres deviennent encore plus impressionnants. En 2016, la quantité exportée par les États-Unis était de 767.000 tonnes, contre quatre millions de tonnes pour l’Australie et six millions pour le Qatar. L’année d’après, le Qatar était déjà à près de 80 millions (multiplication par 13). L’Australie a suivi plus lentement, atteignant ce niveau en 2019. En sept ans, les exportations américaines ont été multipliées par près de 120, et celles de l’Australie par 20.

Selon Bloomberg, la hausse des exportations, l’année passée, est due au redémarrage du terminal de Freeport, hors d’usage pendant des mois après des explosions et un incendie en juin 2022. Mais la soif de gaz de l’Europe joue sans doute aussi dans ces chiffres. Les importations depuis la Russie, ancien fournisseur principal du bloc (en moyenne) sont en baisse depuis le début de la guerre en Ukraine. Les États-Unis étaient une des pistes pour diversifier les approvisionnements.

Gaz de schiste

Pour extraire le gaz, les États-Unis pratiquent surtout (80% de la production) le fracking, c’est-à-dire l’exploitation du gaz de schiste via la fracturation hydraulique. Il est contenu dans des roches souterraines. Pour l’extraire, il faut exercer une pression pour casser la roche, notamment avec de l’eau ou de la boue. Cela peut provoquer des affaissements et/ou des tremblements de terre. Le liquide de pression contient aussi des produits chimiques, qui peuvent polluer la terre et les nappes phréatiques. Le fracking est donc critiqué par les organisations de défense de l’environnement, entre autres, et interdit en Europe.

A la COP28, les pays se sont engagés à faire une “transition” et de sortir des énergies fossiles. Mais pour le gaz américain, cette sortie ne serait pas prévue tout de suite. Deux nouveaux terminaux de liquéfaction commenceront leurs activités cette année. A terme, ils pourront produire, ensemble, 38 millions de tonnes de GNL. Le Qatar, de son côté, devrait aussi appuyer sur l’accélérateur. La pétromonarchie est en train d’étendre ses activités gazières : en 2026, la capacité devrait augmenter de 30%.

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