En images: Steve Ballmer en cinq succès et cinq échecs

Microsoft a complètement raté le tournant du smartphone. Alors qu’il avait pourtant les cartes en mains : dès 2002, il commercialise un Pocket PC faisant également office de téléphone. Trop tôt ? Le fait est qu’en 2007, quand Apple lance son premier iPhone, qui va créer un tout nouveau marché et révolutionner l’informatique personnelle, Steve Ballmer déclare : “Il n’y a aucune chance que l’iPhone acquière une part de marché significative. Aucune chance.” Quand il revient avec son smartphone Kin (photo) en 2010, Microsoft fait un four complet. Aujourd’hui, la part de marché de Windows Phone dépasse légèrement les 3% selon IDC.
Concernant Windows, l’ère Ballmer est marquée par deux gros échecs et une vraie réussite. La réussite, c’est Windows XP, sorti en 2001, et qui équiperait encore un tiers des PC. Mais après les choses se sont gâtées. Vista en 2007 est un énorme échec. Quant à Windows 8 lancé en octobre 2012, qui devait réinventer le système d’exploitation et marquer une véritable rupture avec ses prédécesseurs, il a été accueilli froidement par les consommateurs. Microsoft n’a pas poussé l’audace assez loin, en voulant faire cohabiter l’ancienne et la nouvelle interface, conçue pour le tactile. Résultat : confusion chez les utilisateurs et ventes décevantes. L’OS n’aura pas réussi à stopper la dégringolade du marché du PC.
La tablette de Microsoft, équipée du système d’exploitation Windows 8 spécialement conçu pour les interfaces tactiles, n’a pas trouvé son public. A tel point que l’entreprise a baissé de 100 dollars le prix de son modèle haut de gamme, la Surface Pro, et de 30% celui de la Surface RT. Le produit n’a généré que 853 millions de chiffre d’affaires à date, et Microsoft a passé une dépréciation de 900 millions de dollars au dernier trimestre pour tenir compte de ses invendus. Là encore, Microsoft a vraiment raté le coche. Une dizaine d’années avant l’iPad, la firme avait mis au point une tablette sous Windows XP qui fonctionnait avec un stylet.
Lancé en 2006 pour concurrencer l’iPod apparu cinq ans plus tôt, le lecteur de musique numérique de Microsoft a été abandonné en octobre 2011. Il n’a jamais atteint les 10% de part de marché.
En 13 ans passés à la direction générale de Microsoft, Steve Ballmer a signé le rachat de 149 entreprises. Sa plus grosse acquisition en 2007 est alors celle de la régie publicitaire aQuantive, qui s’est soldée par un échec cuisant. Rachetée quelque 6 milliards de dollars, l’activité de services publicitaires en ligne a été dépréciée d’autant cinq ans plus tard, en 2012. Les services ont fini par tomber dans l’escarcelle de Facebook.
Durant ses années passées à la tête de Microsoft, Steve Ballmer a mis l’accent sur les services aux entreprises plus que sur les matériels. Cela se retrouve dans les résultats financiers. La division serveurs et solutions d’entreprises est devenue la deuxième plus grosse activité de Microsoft, derrière celle des logiciels professionnels (qui comprend Office). Ces deux divisions représentent 58% du chiffre d’affaires annuel total de Microsoft. Celle des logiciels professionnels réalise un profit opérationnel de 65,5%, et celle des serveurs, très dynamique (9% de croissance sur le dernier exercice), de 40%. Steve Ballmer a notamment réussi à s’imposer dans le cloud computing, et à supplanter Novell dans les entreprises. Des produits comme Exchange ou la plateforme Azure resteront comme des succès importants.
Lancée en 2001, la console de Microsoft est un des plus beaux succès de Steve Ballmer, qui ne s’est jamais démenti. En 2010, le lancement de son accessoire Kinect est perçu comme une innovation majeure. En transformant progressivement sa console en mediacenter, elle devient par ailleurs le cheval de Troie de Microsoft dans le divertissement et les contenus. La Xbox sera notamment la première à nouer un partenariat avec Netflix. La Xbox et la Xbox 360 se sont vendues à plus de 76 millions d’exemplaires, 24 millions pour Kinect. La nouvelle console Xbox One est attendue pour novembre 2013.
Sous la direction de Steve Ballmer, le chiffre d’affaires de Microsoft a triplé, à 78 milliards de dollars, et le résultat net a augmenté de plus de 200% à 27 milliards de dollars.
Skype, racheté 8,5 milliards de dollars en 2011, est la plus grosse acquisition jamais réalisée par Microsoft. Un joli coup pour l’entreprise, qui a intégré les services de VoIP de Skype à ses propres services (Outlook, Xbox 360). Skype réalisait au moment du rachat 800 millions de dollars de chiffre d’affaires, et devrait atteindre 2 milliards cette année.
Certes, la division services en ligne de Microsoft continue de perdre de l’argent : 1,3 milliard de dollars sur le dernier exercice 2012-2013. Mais elle en perd de moins en moins (la perte s’élevait à 8,1 milliards l’année précédente) et augmente ses revenus chaque année (+9% au dernier exercice), surtout grâce aux liens sponsorisés. Microsoft a lancé son moteur de recherche LiveSearch en 2006, qui est devenu Bing en juin 2009. Aujourd’hui, grâce à ses partenariats avec Yahoo et Facebook, il a acquis près de 18% de part de marché aux Etats-Unis selon comScore, derrière Google à 66,7%. Ce qui n’est pas si mal au vu de la domination de Google.
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