Disproportion au Musée de la Photo carolo

© STÉPHANE COUTURIER

L’ancien couvent de Marchienne accueille les grands formats de Stéphane Couturier, photographe français aux étonnantes visions démultipliées.

L’homme, qui travaille à la chambre ou au moyen format, est reconnu depuis sa série sur l’usine Renault de Boulogne-Billancourt où il captait des scènes industrielles généralement dépourvues de toute présence humaine, donnant aux chaînes de montage une allure de décor insolite, voire onirique.

Stéphane Couturier (1957) est donc un capteur du réel qui s’arrange avec celui-ci, notamment via le passage au numérique en 2004. Et le trucage consistant à insérer, dans une image, plusieurs photographies du même sujet de telle façon qu’il semble alors géant : multiplication et disproportion que l’on retrouve par exemple dans ce portrait d’un HLM d’Alger, évoquant une ruche de béton recouverte de linge mis à sécher. Il y a dans cette photographie d’architecture un effet d’accumulation, voire d’infini, donnant le tournis, que les prises de vue se passent dans une usine Alstom de Belfort ou face à une maison délabrée de La Havane.

L’autre proposition actuelle du Musée de la Photographie carolo, intitulée ” Réseau Cristallin “, s’intéresse à Alexandre Christiaens (1962). Ce Bruxellois installé à Namur est donc un déambulateur international, cueillant lors de ses voyages, des sensations organiques. Son noir et blanc, attiré par la pureté, s’intéresse autant aux vestiges de la civilisation qu’à ceux de la nature brute, une maison en construction ayant alors la même quiétude obligée qu’un pan de grotte. A signaler que le musée, outre trois autres expos (Anne-Sophie Costenoble, Joséphine Desmenez et Laurence Bonvin), accueille une ” journée portfolios ” le 14 octobre, occasion de tester la validité d’images qui ne sont pas – encore – exposées ou reconnues.

Jusqu’au 3 décembre, www.museephoto.be

Par Philippe Cornet

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