Une farine régénérative pour le spéculoos Dandoy

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Camille Delannois Journaliste Trends-Tendances  

La maison Dandoy, célèbre biscuiterie bruxelloise, a décidé de se fournir uniquement en farine issue de l’agriculture régénérative. Pour le moment, quatre fermes collaborent avec l’entreprise familiale.

Deux ans tout juste après avoir repris les rênes de l’entreprise familiale, Alexandre et Antoine Helson, les co-CEO de Dandoy, ont décidé de remettre le vivant au cœur de leur entreprise. “Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de faire plus mais de faire mieux, expliquent-ils. Cette année, nous avons donc décidé de travailler en priorité la question l’empreinte carbone et de l’approvisionnement des matières premières.

Les deux frères ne sont autres que la septième génération de l’entreprise bicentenaire. “C’était loin d’être écrit dans les astres”, précisent-ils. Antoine a d’ailleurs fait des études de kinésithérapie avant de rejoindre la biscuiterie. “L’objectif est que Dandoy prospère encore pour les 200 prochaines années”, projettent-ils. Mais pour cela, une condition sine qua non: que notre planète soit encore capable de produire…

Farm for Good

Ainsi leur est venue l’idée de se tourner vers l’agriculture régénérative dont l’objectif est d’assurer la santé des sols en recréant la biodiversité des terrains agricoles. Afin de réussir cette transition, la maison Dandoy collabore avec Farm for Good, une coopérative belge qui rassemble des fermes qui entreprennent une transition agroécologique.

Ces agriculteurs fournissent la farine destinée aux biscuits épicés. “L’ensemble du spéculoos n’est pas encore complètement régénératif”, concèdent Alexandre et Antoine. Reste la cassonade et le beurre mais avec la farine, les deux frères veulent marquer le coup. “Elle représente 50% de la matière première du biscuit.”

Le choix de commencer avec le spéculoos n’est pas non plus anodin. “C’est 52% de notre production”, complète Antoine. Concrètement, les 50 tonnes de farine nécessaires sont commandées auprès de la coopérative qui prospecte les agriculteurs capables de répondre à la demande. Pour le moment, quatre fermes collaborent avec l’entreprise familiale.

Un prix juste

Le prix est fixé par Farm for Good sur base des coûts de la culture, du rendement et des marges nécessaires. “Nous ne sommes pas dans une démarche de négociation”, assure Antoine Helson qui rappelle que l’objectif est aussi de rémunérer correctement les producteurs.

Bien sûr, le juste prix a un coût. La farine régénérative est presque deux fois plus chère que sa version conventionnelle. Aucune augmentation ne sera cependant répercutée sur le prix de vente puisque la maison Dandoy a décidé d’absorber les dépenses supplémentaires. “L’avantage est que le prix est fixé à l’avance et ne fluctue pas selon le marché”, explique Alexandre.

Si le prix ne change pas, la recette a subi quelques adaptations. “La quantité d’eau et le temps de cuisson ont été ajustés”, précise Antoine qui rappelle que la maison Dandoy est une entreprise artisanale. “Ici pas de tests industriels mais des adaptations.” Les deux frères ont pour ambition de passer l’ensemble de leur production en régénérative d’ici un an.

La difficulté de la démarche régénérative est qu’aucune norme n’est légalement garantie. “Contrairement au bio, il n’y a pas encore de véritable cahier des charges”, regrette Alexandre. Les deux frères se sont donc lancés en quête de la certification B-Corp afin de labelliser leur progrès. Qui a dit qu’on ne pouvait pas être au four et au moulin?

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