Atteindre la neutralité climatique sans sacrifier l’industrie coûtera 2% du PIB

Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 tout en préservant son tissu industriel, la Belgique devra investir chaque année l’équivalent de 2% de son PIB.
C’est la principale conclusion d’une étude menée par la coalition PATHS2050, qui rassemble les instituts de recherche VITO et EnergyVille ainsi que de grands acteurs de l’énergie et de l’industrie (Elia, Fluxys, BASF, ArcelorMittal, Luminus).
Cette étude propose plusieurs scénarios, comme le développement massif de l’énergie éolienne sur terre et en mer, la construction de réacteurs nucléaires modulaires ou de grande taille, ou encore l’importation d’électricité et de molécules vertes telles que l’hydrogène.
Urgence
Quelle que soit la trajectoire retenue, les auteurs insistent sur l’urgence d’agir, car ne rien faire représenterait finalement la solution la plus coûteuse. L’étude recommande ainsi d’atteindre deux millions de véhicules électriques d’ici 2030, puis de généraliser l’électrification du parc automobile d’ici 2040. Elle préconise également d’interdire l’installation de nouvelles chaudières à mazout ou à gaz dès 2030 et de bannir complètement le mazout en 2040, en favorisant les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur.
En outre, il sera nécessaire d’installer chaque année au moins un gigawatt de panneaux solaires supplémentaires jusqu’en 2040, un objectif jugé réaliste par les experts. Le développement de solutions de stockage du CO2 s’avère également indispensable pour les industries difficiles à électrifier, impliquant la capture, la liquéfaction et le transport du CO2 vers des sites de stockage, avec à terme la création d’un réseau de pipelines dédié. Au total, le coût pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 s’élève à environ 12 milliards d’euros par an, soit près de 2% du PIB actuel.