Airscan et Belfius partenaires pour une meilleure qualité de l’air dans les écoles belges: les particules fines, véritable point noir
Lancé en 2020, Beats for Planet est un projet mené par Airscan, spécialiste de la qualité de l’air, avec le soutien financier de Belfius. Son objectif : offrir aux établissements scolaires belges les moyens technologiques, humains et financiers pour améliorer la santé des enfants tout en réduisant les coûts énergétiques et l’impact climatique des écoles.
Le projet Beats For Planet mené par l’organisme de conseil climatique Airscan et la banque Belfius, répond à une problématique essentielle : les enfants passent en moyenne un tiers de leur journée à l’intérieur, dont 70 % dans les salles de classe. Une mauvaise qualité de l’air, amplifiée par des polluants tels que le dioxyde de carbone (CO₂), les particules fines (PM2.5) et les composés organiques volatils (COV), peut avoir des effets délétères sur leur santé, leur productivité et leurs résultats scolaires.
L’enjeu sanitaire de la qualité de l’air
« Lorsque le CO2 atteint des niveaux élevés dans un local, cela provoque fatigue, maux de tête et une réduction des capacités cognitives. Des études menées au Danemark montrent que des classes bien ventilées, avec un taux de CO₂ inférieur à 900 ppm, permettent aux élèves d’être jusqu’à 10 % plus productifs. Cela ne signifie pas qu’ils donnent de meilleures réponses, mais qu’ils apprennent plus vite et absorbent davantage de connaissances. Sur une carrière scolaire, cette différence peut représenter jusqu’à une année entière de compétences en plus », explique Jérôme De Waele, PDG d’Airscan. À l’inverse, des concentrations élevées de particules fines, provenant notamment de l’extérieur ou de la poussière soulevée, peuvent causer des maladies respiratoires graves et des troubles neurodégénératifs.
Des données révélatrices
Après trois ans d’études menées dans 72 écoles maternelles et primaires belges, les analyses d’Airscan réalisées sur base de capteurs mesurant en continu les niveaux de CO₂, PM2.5 (particules fines) et COV (composés organiques volatils disposés dans les classes, sont sans appel. « Chaque école présente ses particularités et des points d’attention spécifiques, mais il ne faut pas dramatiser », résume l’expert du bureau d’étude.
Dans les détails, en ce qui concerne le C02, 67 % des écoles respectent le seuil recommandé de 900 ppm, mais certaines dépassent encore largement cette norme. 55 % des établissements analysés se situent en dessous du seuil toléré pour les COV, avec une concentration moyenne légèrement supérieure à la limite. Les particules fines (PM2.5) se révèle être un véritable point noir. Seules 16 % des écoles respectent le seuil strict de 5 µg/m³ fixé par l’OMS. Les normes ont été récemment abaissées, tient à souligner le CEO d’Airscan. « Par exemple, pour le CO2, la limite est passée de 1 200 ppm à 900 ppm. Pour les particules fines PM2.5, on est passé de 10 à 5 microgrammes par mètre cube. Avec ces nouveaux standards, 84 % des écoles dépassent désormais les seuils recommandés par l’OMS. Cela montre qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la situation. » A noter que l’amiante, souvent problématique en cas renovation, de démolition ou de dégâts à la structure des anciens bâtiments, ne faisait pas partie du périmètre du projet.
84 % des écoles dépassent désormais les seuils recommandés par l’OMS. Cela montre qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la situation.
Jérôme De Waele
CEO d’Airscan
Une grande variabilité en fonction des infrastructures
Les résultats montrent également une grande variabilité en fonction des infrastructures. « C’est surprenant, mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, les bâtiments les plus anciens n’ont pas toujours la plus mauvaise qualité de l’air. Par exemple, on a des écoles des années 1980 équipées de conteneurs temporaires qui, aujourd’hui, sont toujours utilisés comme classes et où la qualité de l’air est effectivement médiocre. À l’inverse, certaines écoles construites dans les années 1920, avec de hauts plafonds et de grandes fenêtres favorisant un bon échange d’air, présentent une qualité de l’air tout à fait acceptable, même sans ventilation mécanique », commente Jérôme De Waele.
Dans ce contexte, le recours à la ventilation naturelle pour faciliter l’apport d’air frais n’est parfois pas suffisant pour maintenir la concentration intérieure de CO2 en dessous de la limite et contribuer à réduire les concentrations de certains polluants. Cela est particulièrement vrai dans les bâtiments anciens dotés de peu de fenêtres pouvant s’ouvrir, ou dans les petites salles de classe occupées par de nombreux étudiants. En outre, la ventilation naturelle peut entraîner le transport de polluants extérieurs dans l’environnement intérieur, en particulier dans le cas des particules, qui sont une source importante de préoccupation.
La crise énergétique, nouvelle contrainte
Airscan a démontré que l’installation d’un système de ventilation mécanique réduit significativement les concentrations des polluants dans les écoles étudiées : jusqu’à 46 % pour les COV, 25 % pour les PM2.5 et 19 % pour le CO₂. Dans des cas spécifiques, comme une classe proche d’un atelier de menuiserie, Airscan a recommandé et mesuré les effets des purificateurs, qui ont permis une réduction de plus de 50 % des particules fines.
« Le projet initial s’est concentré sur la qualité de l’air, mais la crise énergétique a ajouté une nouvelle contrainte, ajoute le PDG d’Airscan. Pendant la pandémie, les classes bien ventilées étaient souvent les plus froides. Avec la hausse des coûts énergétiques, nous cherchons un équilibre entre santé, confort thermique et acoustique, et durabilité énergétique. L’objectif est d’optimiser les moments où les fenêtres doivent être ouvertes ou fermées, en fonction des conditions ».
Au-delà de l’aspect informatif et préventif, certaines écoles du panel utilisent désormais ces analyses pour appuyer des demandes de subsides, notamment pour financer des rénovations ou passer de bâtiments temporaires à des constructions pérennes.
Un projet à impact pour Belfius
De son côté, Belfius se profile comme un partenaire majeur en finançant l’intégralité du coût des analyses de la qualité de l’air. Les clients qui utilisent l’offre bancaire et télécom Beats peuvent avoir un impact positif sur la société en soutenant un projet social présenté dans l’app’ bancaire. L’initiative s’intègre parfaitement dans le cadre de la stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de l’institution bancaire.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici