14 projets belges aideront l’UE à atteindre ses objectifs climatiques

Tritonlink Elia
© Elia
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

La Commission européenne a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Elle a adopté une première liste de projets transfrontaliers visant à répondre aux défis énergétiques et climatiques actuels et aider l’Union européenne à atteindre ses ambitieux objectifs. Dans cette longue liste figurent 14 projets belges.

L’Union européenne (EU) s’est donné pour mission de faire de l’Europe le premier continent neutre pour le climat. Un objectif ambitieux – le Pacte Vert pour l’Europe – qui vise à transformer les États membres en des économies modernes, efficaces dans l’utilisation des ressources et compétitifs, garantissant:

  • la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050,
  • une croissance économique dissociée de l’utilisation des ressources.

Parmi les grandes phases de ce plan à long terme, la Commission européenne a notamment décidé de mettre fin au soutien aux infrastructures liées aux combustibles fossiles et de mettre plutôt l’accent sur les infrastructures énergétiques transfrontalières du futur. Mais pour y parvenir, il faut la collaboration de tous les États membres. C’est pourquoi elle annonce aujourd’hui financer des projets énergétiques qui l’aideront à mener à bien deux missions: doubler la capacité du réseau de l’UE d’ici à 2030 et atteindre 42,5% d’énergies renouvelables.

166 projets énergétiques…

Cela concerne à la fois des projets d’intérêt commun (PIC), qui sont sur le territoire de l’UE, et des projets d’intérêt mutuel (PIM), qui relient l’UE à d’autres pays. Au total, quelque 166 projets ont été sélectionnés:

  • 85 concernent l’électricité, les réseaux électriques en mer et les réseaux électriques intelligents ;
  • 65 projets relatifs à l’hydrogène et aux électrolyseurs sont inclus et joueront un rôle majeur dans l’intégration du système énergétique et la décarbonation de l’industrie de l’UE ;
  • 14 projets de réseaux de CO2 y figurent également: ils doivent être conformes aux objectifs de création d’un marché pour le captage et le stockage du carbone.

… dont 14 belges!

On le constate, dans cette liste européenne, c’est surtout le transport de l’électricité et de l’hydrogène qui obtiennent la plus grande part du gâteau. Et la Belgique est loin de rester les jambes croisées. Parmi les projets retenus, quatre concernent Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge.

  • Tout d’abord, il y a le projet de renforcement de l’interconnexion Gramme-Lonny, considérée comme l’une des colonnes vertébrales du réseau électrique, qui permet l’échange transfrontalier d’électricité entre la Belgique et la France.
  • On a ensuite les lignes Brabo II (en travaux) et III (mise en service fin 2024). Le projet Brabo III permet de renforcer le transport d’électricité en Belgique et de faciliter les échanges avec les Pays-Bas.
  • On retrouve également le projet Nautilus, qui est la deuxième interconnexion sous-marine entre la Belgique et le Royaume-Uni, qui permet l’échange d’électricité entre les deux États et facilite le raccordement de l’éolien offshore en mer du Nord.
  • Enfin, Elia est également chargée du projet TritonLink, qui consiste en la construction d’une interconnexion hybride entre le Danemark et la Belgique. Cette interconnexion aura deux fonctions: relier les réseaux des deux pays et raccorder directement des parcs éoliens offshore au réseau terrestre danois et belge.

Autre projet qui touche la Belgique: Cronos Energy, une nouvelle interconnexion entre le Royaume-Uni et la Belgique portée par le gestionnaire de fonds Copenhagen Infrastructure Partners.

Place à l’hydrogène

Du côté de l’hydrogène, la Belgique n’est pas en reste. Trois projets visent à la construction et/ou la transformation d’infrastructures destinées à recevoir de l’ammoniac (de l’hydrogène auquel on a ajouté de l’azote) dans les ports d’Anvers et de Zeebruges. Il faut dire, le port d’Anvers-Bruges entend devenir une plaque tournante européenne des importations d’hydrogène vert.

L’entreprise belge Fluxys et la française GRTgaz souhaitent développer le premier réseau de transport d’hydrogène transfrontalier. Ce qui s’appellera le corridor franco-belge couvrira le territoire de Valenciennes en France et la zone de Mons étendue jusqu’à La Louvière et Feluy en Belgique.

Le gestionnaire de réseau gère également deux autres projets. D’un côté, on a la dorsale hydrogène belge, qui doit relier les grands bassins industriels du pays, à savoir Anvers, Gand, Liège, Mons, Charleroi, Bruxelles… De l’autre, on retrouve Aquaductus, un projet de canalisation d’hydrogène en mer du Nord (Allemagne et Europe).

Trois projets de réseau de CO2

Enfin, dernière catégorie de cette fameuse liste: les projets de réseaux de CO2. La Belgique en compte trois:

  • CO2 TransPorts vise à mettre en place une infrastructure facilitant le captage, le transport et le stockage à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, à partir des ports de Rotterdam, d’Anvers et de la mer du Nord. Une infrastructure doit être construite en Belgique pour faciliter le transport du CO2.
  • EU2NSEA vise à développer un système de pipelines permettant le transport et le stockage du CO2 du nord-ouest de l’Europe vers la mer du Nord. Ce réseau transfrontalier est développé entre la Belgique, l’Allemagne et la Norvège.
  • Northern Lights est un projet d’interconnexion qui doit permettre de transporter par bateau du CO2 depuis des lieux de captage notamment présents en Belgique.

Cette liste doit encore être soumise au Parlement européen et au Conseil pour examen. Si elle est acceptée, tous les projets d’intérêt commun bénéficieront de procédures d’octroi de permis et de réglementation simplifiées et pourront même prétendre à un soutien financier. Des subventions européennes qui peuvent monter jusqu’à 750 millions d’euros par projet.

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