Trends Tendances

De l’utilité de la Banque Nationale de Belgique

En Belgique, mieux vaut ne pas être gouverneur de la Banque Nationale ces dernières semaines. A priori, si vous êtes à ce poste, c’est que vous êtes quelqu’un de compétent sur le plan économique.

La tradition en Belgique était d’ailleurs d’écouter, plus qu’attentivement, ce que disait le gouverneur de la Banque Nationale de Belgique. Comme il est à la tête du meilleur service d’étude du pays, son avis pesait dans la balance mais visiblement, ce genre d’attitude n’a plus cours aujourd’hui.

Cela a commencé il y a quelques semaines quand une étude avait été commandée à la Banque Nationale de Belgique pour voir s’il fallait – comme le préconisaient certains experts – faire en sorte de scinder les banques en deux, histoire de protéger la partie qui contient les dépôts des clients, avec la partie plus risquée de la banque et qui, elle, porte sur des paris sur les marchés financiers.

La Banque Nationale a donc donné son avis, mais comme elle ne préconisait pas la scission des banques pour des tas de raisons techniques, les politiques, et notamment le secrétaire d’Etat en charge de la fraude fiscale, se sont permis de dire qu’il n’était pas d’accord avec cette vision. Ce refus a ensuite été repris au plus haut niveau de l’Etat. Et donc, première question, à quoi sert encore la Banque Nationale de Belgique, si l’on ne tient plus compte de son avis ?

Et puis, deuxième réaction du même genre: comme vous le savez, j’en ai parlé ici même, les assureurs n’arrivent plus à placer leurs primes dans des placements rémunérateurs, tout simplement parce que les taux d’intérêt sont bas presque partout dans le monde. Donc, ils demandent à ne plus devoir garantir les fameux 3,25% et 3,75% d’intérêt pour les assurances groupe. Selon les assureurs, c’est une question de survie, comment accorder plus aux épargnants, si soi-même, on n’arrive pas à placer à meilleur compte les primes de ces épargnants ? Donc, là aussi, la Banque Nationale qui contrôle les assureurs leur a accordé gain de cause, en leur disant qu’ils ne devaient plus garantir que 2% de rendement au lieu des 3,25%.

Et puis, Johan Vande Lanotte, le ministre de l’Économie intervient et dit “non”, je ne suis pas d’accord avec la BNB. Le taux de 3,25% restera donc garanti. En résumé, la question aujourd’hui, c’est à quoi sert la BNB si les politiques ne l’écoutent plus ?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content