2022, une année record pour les transactions en cryptomonnaies liées à des activités criminelles

Il n’est pas rare d’associer cryptomonnaies et activités criminelles. En 2022, on parle même d’un montant record, même si la proportion reste négligeable par rapport à l’ensemble du marché des cryptomonnaie

L’année dernière, 20,6 milliards de dollars de cryptomonnaies seraient liés à des activités illicites. C’est un nouveau record. Un an plus tôt, ce chiffre n’était en effet « que » de 18,1 milliards de dollars. C’est ce qu’écrit Chainalysis, le cabinet spécialisé dans l’étude des transactions sur la blockchain, la technologie derrière le bitcoin et la grande majorité des cryptomonnaies, dans son rapport annuel sur les transactions de cryptomonnaies illégales. 

Le rapport établit encore un autre constat. Alors que les années précédentes, le gros de ce montant était lié à des escroqueries en ligne, l’année dernière il s’agissait surtout de cryptomonnaies allant à des adresses d’organisations sanctionnées par un gouvernement.

Chainalysis
Chainalysis

Le nombre d’adresses de cryptomonnaies sanctionnées a fortement augmenté, passant de 100 à plus de 300 en 2022.

Parmi les acteurs repris sur ces listes, on retrouve des trafiquants de drogue, des pirates informatiques et des blanchisseurs d’argent. Un bon exemple est Garantex, une bourse de cryptomonnaies russe connue pour blanchir de l’argent. Bien qu’elle figure sur la liste des sanctions américaines, elle continue d’opérer hors des frontières russes. Le marché noir en ligne Hydra, qui échangeait notamment des drogues et des armes, a lui été fermé par la police allemande en avril dernier et n’est plus actif depuis.

De leur côté, les pirates informatiques ont vu leurs revenus issus des cryptomonnaies diminuer l’année dernière. Malgré le piratage de toutes sortes de systèmes informatiques, ils ont reçu beaucoup moins d’argent puisque les victimes semblaient bien moins disposées à payer les rançons.

Les blanchisseurs d’argent ont par contre été beaucoup plus actifs. Cela s’explique par le fait qu’une grande partie de la cryptomonnaie, obtenue illégalement, doit être blanchie d’une façon ou d’une autre. Cela se fait le plus souvent via des bourses de cryptomonnaies où la monnaie numérique est convertie en monnaie fiduciaire.

Les cryptomonnaies ont aussi fait l’objet de nombreux vols l’année dernière par le biais de divers hacks de plateformes et d’applications crypto.

Plus surprenant : les revenus provenant des escroqueries en crypto ont connu une baisse notable de 46 %. L’escroquerie était pourtant jusque-là de la principale activité illégale dans le secteur de la crypto. Cette baisse s’expliquerait par un marché des cryptos globalement sous pression en 2022.

L’année dernière a été très mouvementée pour les cryptomonnaies

La plupart des cryptomonnaies, comme tous les actifs financiers, ont enregistré des pertes en 2022.  Mais avec les cryptos la perte fut souvent encore plus brutale en raison de leur nature spéculative. Au total, ce serait plus de 2 000 milliards de dollars en valeur marchande qui ont été perdus.

En outre, plusieurs acteurs de crypto, grands et petits, ont fait faillite l’année dernière, que ce soit en raison d’une fraude ou non, comme Three Arrows Capital, la plateforme de crédit Celsius ou encore la bourse de cryptomonnaie FTX.

Le rapport entre l’activité crypto illicite et l’ensemble du marché des cryptomonnaies est passé de 0,12 à 0,24 %. Ainsi, sur l’ensemble des cryptomonnaies en circulation, 0,24 % sont liées à une adresse crypto pouvant être liée à une activité criminelle.

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