Trends Tendances

Cher saint Nicolas…

Je pensais, au départ, vous demander simplement un gouvernement, rien qu’un gouvernement. Je vous le concède, le voeu semble difficile à exaucer vu le temps que nos hommes politiques prennent pour négocier le premier volet – institutionnel – du programme d’un potentiel gouvernement…

Je pensais, au départ, vous demander simplement un gouvernement, rien qu’un gouvernement. Je vous le concède, le voeu semble difficile à exaucer vu le temps que nos hommes politiques prennent pour négocier le premier volet – institutionnel – du programme d’un potentiel gouvernement. Ils devront encore se mettre d’accord sur les mesures d’austérité, les coupes dans les dépenses de la sécurité sociale, etc. Bref, un coup de pouce de votre part aurait été le bienvenu.

Mais en jetant un coup d’oeil à la liste kilométrique que mes filles vous ont écrite, j’ai décidé de me montrer plus ambitieuse cette année. Car un gouvernement, c’est temporaire. Parfois même très éphémère. Alors, quitte à être exigeante, je vous demanderais bien d’insuffler une culture plus business au sein de notre classe politique.

Certes, la crise a mis en lumière des comportements parfois très répréhensibles de patrons ou du monde de la finance. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Les règles auxquelles doivent répondre les entreprises pour assurer leur développement pourraient très judicieusement s’appliquer à la Belgique S.A.

D’abord, on imagine mal une société, en pleine crise, passer des semaines “au vert”à discuter de son organisation, de la représentation et du poids des différents actionnaires au sein du conseil d’administration ou encore des transferts entre la maison mère et ses filiales. Dans des moments où l’entreprise joue sa survie financière et où les créanciers mettent en doute la solvabilité de son bilan, la priorité est à la gestion de la crise – qui est avant tout financière et non pas institutionnelle… Saint Nicolas, pourriez-vous le rappeler à nos hommes politiques ?

La deuxième règle a touché de nombreuses sociétés en 2009 : les dettes contractées doivent être remboursées même si les conditions économiques sont difficiles. Pour éviter de mettre la clé sous le paillasson, des choix stratégiques s’imposent. Des choix souvent douloureux qui impliquent la vente d’une division ou le licenciement d’une partie du personnel. Saint Nicolas, dites à nos élus que nous ne vivons pas sur une île, épargnée par les mesures d’austérité qui s’appliquent chez nos voisins. Un assainissement financier s’impose. Des coupes dans les dépenses publiques sont indispensables, ce qui impliquera aussi une diminution du nombre de fonctionnaires et une meilleure organisation de ceux-ci afin de mieux utiliser leurs compétences.

La troisième règle stipule qu’une société ne survit pas en se limitant à couper dans ses coûts. Certaines entreprises, qui ont appliqué avec beaucoup de rigueur les programmes lean, récoltent à présent les mauvais résultats de cette politique : les éléments les plus talentueux quittent le bateau et leurs collègues défilent chez le médecin pour cause de burn out. Une restructuration doit toujours se combiner avec le développement d’axes de croissance. Saint Nicolas, j’aimerais que vous suggériez à nos responsables politiques de focaliser leur énergie et les moyens financiers sur quelques atouts de la Belgique S.A. afin de gagner des parts de marché – et pourquoi pas être leader dans certains domaines ?

Enfin, General Motors a fait l’amère expérience de la quatrième règle : le poids financier des bénéfices qu’une société offre à ses anciens employés ne peut être plus important que ceux générés par ses activités actuelles. Pourriez-vous, cher saint Nicolas, rappeler cette simple règle à nos politiciens afin qu’ils préparent raisonnablement la gestion du papy boom ? J’aimerais autant éviter un scénario “GM bis” pour la Belgique…

J’attends, avec impatience, les effets de votre générosité !

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content