Stress test: Dexia et Axa Bank Europe recalées, les 4 autres banques ont réussi

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Dexia et Axa Bank Europe n’ont pas satisfait aux exigences fixées par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de son analyse de la santé financière des banques de la zone euro. Les quatre autres grandes banques belges ont elles réussi le “stress test”, a annoncé la BCE dimanche. Au total, 25 banques échoué aux tests de résistance européens.

Selon la Banque nationale de Belgique, Axa Banque Europe et Dexia présentent une situation en capital inférieure à la limite fixée de 5,5%. “Depuis fin décembre 2013, AXA Bank Europe a toutefois poursuivi ses ventes d’actifs liés à des activités non stratégiques pour diminuer son profil de risque et a procédé à des augmentations de capital de telle sorte qu’elle satisfait dès à présent aux exigences fixées par l’ECB et ne doit plus prendre de mesure complémentaire de renforcement de la solvabilité suite au Comprehensive Assessment”, souligne la BNB dans un communiqué.

Le groupe Axa rappelle également, dans un communiqué, avoir anticipé le résultat du scénario “pessimiste” de la BCE en renforçant le capital d’Axa Bank Europe pour se conformer aux exigences de la BCE. “A la suite d’une augmentation de capital ‘Tier 1’ de 225 millions d’euros en septembre 2014, AXA Bank Europe répond aux exigences du Comprehensive Assessment de la BCE”, insiste le groupe.

En ce qui concerne Dexia, “il a été tenu compte de ses spécificités en considérant le plan de restructuration actuel du groupe tel qu’approuvé par la Commission européenne”, commente la BNB. “L’exercice de stress test ne remet dès lors pas en cause le plan de restructuration actuel de Dexia tel qu’approuvé par la Commission Européenne en 2012 et ne requiert aucune mesure complémentaire de la part du groupe.”

Pour Karel De Boeck, administrateur délégué du groupe Dexia, “l’évaluation complète menée par la Banque Centrale Européenne et la Banque Nationale de Belgique confirme la trajectoire de résolution ordonnée du groupe ainsi que la qualité des actifs de la banque.”

Les quatre autres banques belges testées, à savoir KBC, Belfius, Argenta et New York Mellon, ont passé l’examen avec succès.

25 banques ont échoué

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé dimanche que 25 banques de la zone euro sur 130 avaient échoué à l’examen sans précédent du secteur, évaluant leur besoin en capital à quelque 25 milliards d’euros. Parmi les banques concernées, outre les deux banques belges, l’institution monétaire de Francfort a notamment recensé 9 italiennes, 3 grecques, 3 chypriotes, mais également l’allemande Münchener Hypothekenbank ainsi qu’un petit établissement français, la Caisse de refinancement de l’habitat.

Cet audit a été mené sur la base du bilan des banques à fin 2013 et douze des 25 banques qui ont échoué ont déjà comblé leurs besoins de capital en levant environ 15 milliards d’euros en 2014, a souligné la BCE. Les autres ont désormais deux semaines pour présenter aux autorités bancaires européennes leurs mesures pour combler ces besoins et auront entre six et neuf mois pour mener à bien ces plans.

En outre, un certain nombre de banques soumises à cet audit vont devoir réévaluer leurs actifs, à hauteur de 48 milliards d’euros au total, dont 37 milliards ne donnant lieu à aucun besoin de capital supplémentaire, a précisé dans un communiqué la Banque centrale européenne.

Par ailleurs, la BCE a identifié quelque 136 milliards d’euros d’actifs à risques, portant le montant total de ces actifs détenus par les banques de la zone euro à 879 milliards d’euros.

Cet examen “va doper la confiance publique dans le secteur bancaire”, s’est félicité Vitor Constancio, vice-président de la BCE, cité dans ce communiqué. “En identifiant les problèmes et les risques, il va aider à réparer les bilans et rendre les banques plus résistantes et robustes. Cela devrait faciliter la distribution du crédit en Europe, ce qui va soutenir la croissance économique”, a-t-il ajouté.

Menée dans le plus grand secret, cette opération baptisée “Comprehensive Assessment”, qui a mobilisé 6.000 personnes, visait à connaître aussi précisément que possible la situation financière des banques, avant que la BCE n’endosse le 4 novembre le rôle de superviseur bancaire européen.

Elle s’est déroulée en deux temps. Depuis novembre 2013, la Banque centrale européenne a mené son “asset quality review” (AQR), radiographie des actifs et crédits détenus par 130 banques de la zone euro (plus la Lituanie), dont l’ampleur devrait être de nature à restaurer la confiance des investisseurs.

En parallèle, l’Autorité bancaire européenne (EBA), basée à Londres, a procédé à de nouveaux “stress tests”, exercices de simulation pour tester la solidité des banques face à deux scénarii de risques. Le plus noir prévoit un retour en récession, sur fond de crise des marchés financiers et d’une chute des prix de l’immobilier.

Pas de mesures spécifiques pour Dexia

La banque résiduelle Dexia n’a pas réussi le stress test de la Banque centrale européenne (BCE) mais elle ne devra toutefois pas prendre de mesures supplémentaires “compte tenu de son statut de banque en résolution bénéficiant d’une garantie des Etats”, a annoncé le groupe Dexia dimanche dans un communiqué. Elle ne sera donc pas tenue d’augmenter son capital à l’issue de l’évaluation complète de la BCE.

Le groupe Dexia a réalisé des cessions d’actifs durant les trois premiers trimestres 2014, ce qui lui a permis de “réduire le niveau de ses risques pondérés et de renforcer ses fonds propres”, explique le groupe.

“L’évaluation complète menée par la Banque Centrale Européenne et la Banque Nationale de Belgique confirme la trajectoire de résolution ordonnée du groupe ainsi que la qualité des actifs de la banque”, commente Karel De Boeck, administrateur délégué du groupe Dexia dans le communiqué. “Fortes de ces constats, les équipes poursuivront leurs efforts de gestion et de financement de ces portefeuilles d’actifs, dans une optique de portage à terme visant à préserver la base de capital du groupe.”

Dexia était la seule banque en résolution qui a été soumise à l’évaluation complète menée par la BCE.

Risques dans le secteur financier “restent importants”

Les risques dans le secteur financier restent importants et les banques doivent absolument poursuivre leur restructuration et l’amélioration de leur gouvernance, a affirmé dimanche le nouveau ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), lors de la présentation des résultats de l’examen imposé aux banques européennes, dont six établissements belges.

“Les efforts de ces dernières années doivent être renforcés”, a-t-il ajouté, devant la presse en compagnie du gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Luc Coene. Il a notamment insisté sur la nécessité pour les établissements bancaires de réduire leur endettement. Le grand argentier belge s’est dit satisfait de cet examen particulièrement rigoureux mené par la Banque centrale européenne (BCE). Il a exprimé l’espoir que ces tests renforcent la confiance dans le secteur bancaire.

M. Van Overtveldt a souligné que l’accord gouvernemental de l’équipe Michel 1er prévoyait que la nouvelle loi bancaire, approuvée en avril dernier par l’ancienne coalition gouvernementale allait être “affinée”.

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