Restera-t-il encore des agences bancaires?

En Belgique, le nombre d'agences bancaires est passé de 12.700 à 4.000 en une vingtaine d'années. © Belgaimage
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Toutes banques confondues, où s’arrêtera l’hémorragie des agences? On peut se poser la question après l’annonce de nouvelles fermetures chez ING.

Mauvaise nouvelle pour les clients ING qui se rendent encore dans leur agence: la banque va encore réduire le nombre de ses points de contact physiques en s’en prenant, cette fois, à son réseau indépendant, lequel devrait être divisé par deux l’année prochaine. Actuellement, 448 indépendants exploitent environ 300 agences à travers le pays. Il ne devrait plus rester que quelque 200 franchisés d’ici 2024. “L’objectif reste de maintenir un réseau d’agences adéquatement représenté et orienté vers la clientèle, comprenant à la fois des agences statutaires et indépendantes”, se borne à indiquer ING, assurant que ses adaptations n’affecteront pas le nombre d’emplois au sein de la banque.

Alors qu’elle s’appuyait sur un réseau de plus de 650 agences fin 2018, ING Belgique n’est du reste pas la seule enseigne à voir le nombre de ses agences fortement baisser ces dernières années. Tous les grands réseaux bancaires taillent dans leur présence physique pour réduire les coûts. On est passé de 12.700 agences en 2000 à 4.000 en 2020… Va-t-on vers un désert bancaire? Pour citer un autre exemple, BNP Paribas Fortis, première banque du pays, ne fonctionnera bientôt plus qu’avec 220 agences propres. En cause, bien sûr, le digital, encore boosté par la crise sanitaire. “De moins en moins de personnes se rendent dans les agences”, justifie encore ING.

La banque à deux vitesses

Mais le mouvement s’accompagne d’une autre tendance: une segmentation plus poussée des clients (jeunes, riches, etc.). Un certain nombre de services qui étaient auparavant gratuits deviennent payants, y compris le conseil chez certains. Moins nombreuses, le plus souvent uniquement accessibles sur rendez-vous, les agences deviennent en effet plus grosses, avec plus de personnel et réservées à des opérations spécialisées comme demander un prêt hypothécaire. Pour les opérations du quotidien, il faut se contenter d’un contact à distance (téléphone, etc.): l’accès au service devient compliqué. Bref, derrière l’accélération des fermeture d’agences, c’est l’émergence d’un nouveau modèle bancaire qui se cache: celui de la banque à deux vitesses, avec d’un côté des clients moins bancarisés et de l’autre, les happy few pouvant s’offrir un vrai service de proximité.

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