“Personne ne voulait de Dexia Banque Belgique !”

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Pour Luc Coene, gouverneur de la BNB, “les problèmes de Dexia ont été abordés trop tard !” La nationalisation de Dexia Banque Belgique n’était pas le scénario privilégié par les autorités… mais aucun candidat-acheteur ne s’est fait connaître.

En mai déjà, des solutions ont commencé à être activement recherchées pour Dexia – notamment par la Banque nationale de Belgique – car la banque franco-belge rencontrait des difficultés croissantes à répondre à ses besoins quotidiens en financement. Alors qu’en coulisses, il était devenu évident que Dexia faisait face à un important problème de liquidité, il a été annoncé, mi-juillet, que le géant bancaire avait aisément passé son stress-test. Un test de résistance opéré entre autres par la BNB.

Luc Coene, nouveau gouverneur de notre banque centrale, admet que la communication autour de ce stress-test s’est avérée malheureuse… pour ajouter aussitôt que le test ne permettait de repérer qu’un problème de solvabilité. Or, ce n’était pas le cas pour Dexia :”La question de la liquidité n’a pas été étudiée, insiste-t-il dans l’émission Z-Talk Goossens de nos confrères de Kanaal Z. Mais je peux vous assurer que nous avons suivi durant plus d’un an, au jour le jour, les problèmes de liquidité de Dexia. Lorsque nous avons découvert que cela n’allait pas dans la bonne direction, nous avons cherché des solutions.”

Coene : “Les problèmes de Dexia ont été abordés trop tard !”

Luc Coene se dit convaincu que les problèmes ont été abordés trop tard : “Nous étions convaincus depuis quelque temps déjà que la stratégie suivie par Dexia ne suivait pas la bonne voie pour sortir des problèmes. Dès le mois de mai, nous avons donc cherché des solutions, car nous étions conscients que la liquidité de Dexia ne faisait qu’empirer. Par ailleurs, il était clair que le poids de l’ensemble du portefeuille de placements rongerait lentement les bons morceaux de la banque. Nous voulions donc isoler les mauvaises parties, mais elles étaient si importantes que cela s’est avéré très difficile. La seule solution était de sortir les bonnes parts de la banque afin qu’elles puissent travailler plus indépendamment.”

Les autorités voulaient vendre Dexia… mais il n’y avait pas de candidat

L’idée de départ n’était pas la nationalisation mais une vente des parties saines de Dexia à un acteur étranger. “Nous n’avons cependant pas trouvé d’acheteurs. Parallèlement, la situation se détériorait dans les marchés financiers et augmentait considérablement la méfiance à l’égard de Dexia. Lorsque Dexia a commencé à perdre des dépôts, et parce qu’aucun repreneur potentiel n’était prêt à racheter des divisions de Dexia, le gouvernement fédéral a décidé d’acheter lui-même la banque.”

Coene : “Les autres pistes pour sauver Dexia souffraient de faiblesses majeures !”

Le ministre-président flamand Kris Peeters s’est montré, tout au long de la semaine, très critique envers Luc Coene suite au rejet de sa proposition alternative pour Dexia. Kris Peeters avait développé une proposition alternative, en collaboration avec les autres Régions, le Holding Communal et Arco. Un plan qui se serait avéré moins amer pour certains acteurs du dossier.

Luc Coene rétorque qu’il a examiné ce plan alternatif : “Nous avons étudié toutes les options. Tout ceci ne s’est pas fait en une nuit ! Les autres pistes souffraient d’inconvénients majeurs. Par exemple, une augmentation de capital aurait été nécessaire. Si cela avait été considéré insuffisant par les marchés, la garantie d’Etat aurait été plus importante encore. Dans le plan Peeters, la mauvaise partie de Dexia n’était pas séparé de la bonne, les Français demeuraient dans la banque belge et les Belges dans la banque française. Cela ne résolvait absolument pas les problèmes !”

Trends.be

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