Nos banques devront lever plus de 100 milliards

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Les ministres européens des Finances ont conclu un accord visant à imposer, aux banques, de relever à 9 % leurs fonds propres “durs”. Elles devraient ainsi lever plus de 100 milliards d’euros dans le cadre d’une opération hautement critiquée.

Les ministres des Finances de l’Union européenne se sont entendus samedi sur le niveau souhaité de recapitalisation des banques, à hauteur de plus de 100 milliards d’euros, ont indiqué samedi des diplomates, en marge de tractations à Bruxelles.

Le secteur financier se verra en outre demander d’essuyer des pertes plus importantes (plus de 50%) sur son exposition à la Grèce.

Après des négociations tendues, les ministres des Finances des 27 ont retenu la piste d’un relèvement à 9 % du seuil minimum de fonds propres dits “durs” (Tier 1), une décision qui implique des nouveaux besoins de financement de plus de 100 milliards d’euros.

Les banques seront appelées à lever des fonds sur les marchés, voire à faire appel à un financement public national. En dernier recours, elles pourraient faire appel à la Facilité européenne de stabilité financière (FESF).

Les détails de l’accord, intrinsèquement lié à des négociations en cours visant à convaincre les banques d’accepter des pertes substantielles sur leurs obligations grecques, doivent encore être communiqués.

“Nous n’avons pas d’inquiétude particulière pour les banques belges” (Reynders)

Le ministre belge des Finances a salué samedi soir un paquet de décisions – à confirmer dimanche par les chefs d’Etat et de gouvernement européens – qui doivent permettre d’assurer la viabilité de la Grèce, mais aussi celle de la zone euro. “On entre enfin dans une logique de moyen et long terme”, a confié Didier Reynders à l’agence Belga.

“On n’a pas d’inquiétude particulière pour les banques belges, d’autant plus qu’on vient de reprendre Dexia Banque”, a indiqué le ministre quant au dossier de la recapitalisation des banques européennes.

Quant à la décote importante liée à la dette grecque, il s’agit d’une “opération de longue haleine”, selon Didier Reynders, qui évoque la retour à la soutenabilité à l’horizon 2020. Le ministre belge insiste sur l’importance de “laisser à la Grèce la capacité de négocier de façon ouverte”, sans définir préalablement le seuil de décote à atteindre.

Il favorise en tout cas une opération volontaire, qui ne serait pas considérée comme un défaut. Un défaut de paiement – dont la différence avec une décote volontairement consentie est ténue – aurait pour conséquence de déclencher le paiement d’assurances (CDS) souscrites par les opérateurs qui spéculent sur la banqueroute de la Grèce. Souvent commercialisées par la banques, ces assurances risquent de placer ces dernières dans une situation plus délicate encore si elles sont activées.

Trends.be, avec Belga

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