Mercier Van Lanschot vole vers son indépendance: une seule marque, un seul CEO

THOMAS 
VANDERLINDEN, CEO de Mercier Van Lanschot: " Notre approche sera toujours la suivante : trouvons ensemble un avenir pour votre patrimoine. "
Patrick Claerhout Patrick Claerhout is redacteur bij Trends.

Après l’intégration de Mercier Vanderlinden et l’acquisition d’Accuro, les activités belges de la banque de patrimoine néerlandaise Van Lanschot Kempen s’orientent plus qu’avant vers l’indépendance. Une seule marque a été choisie : Mercier Van Lanschot, et un seul CEO : Thomas Vanderlinden.

L’année dernière a été une année charnière, explique Thomas Vanderlinden. Après l’acquisition accé­lérée de Mercier ­Vanderlinden, il a été décidé de fusionner avec Van Lanschot Belgium. Il était important de clarifier les choses, tant pour les clients que pour les employés. ”Aujourd’hui, les deux institutions sont intégrées, il n’y a qu’une seule mar­que et une unité de commandement.”

Thomas Vanderlinden a été pendant de nombreuses années l’un des principaux actionnaires familiaux et en même temps le gérant de Mercier Vanderlinden. En 2021, ce gestionnaire d’actifs était détenu à 70 % par Dutch Van Lanschot Kempen. L’intention était de transférer les 30 % restants avant la fin de 2025, mais en décembre 2022, les deux parties ont décidé de le faire immédiatement. “Les deux institutions ont eu un déclic et nous avons estimé qu’avec deux marques sur le marché, Van Lanschot et Mercier Vanderlinden, il n’était pas possible d’écrire une bonne histoire, explique Thomas Vanderlinden. Le talent est une denrée rare, surtout dans le secteur de la banque privée. Il n’est donc pas rassurant que les gens se demandent : et après 2025 ? ”

Un seul capitaine 
sur le navire

Désormais, la banque de patrimoine en Belgique s’appellera Mercier Van Lanschot. Thomas Vanderlinden, en tant que CEO unique, sera le capitaine du navire. Jusqu’à présent, il partageait la direction avec Erwin Schoeters, qui a quitté KBC en 2020 pour diriger Van Lanschot Belgique. Erwin Schoeters a rejoint la banque privée néerlandaise de Van Lanschot Kempen au début de cette année, en tant que managing director private clients Netherlands, basé à ­Amsterdam.

Mercier Van Lanschot deviendra également une entité distincte, ne rapportant plus à la banque privée néerlandaise mais directement au CEO du groupe. “ Van Lanschot Kempen considère la Belgique comme son deuxième marché domestique et souhaite y établir une position importante, explique Thomas Vanderlinden. Elle ­comprend l’importance pour la Belgique d’écrire sa propre histoire. Au lieu d’opter pour une seule marque pour la Belgique et les Pays-Bas, elle nous donne la liberté de façonner notre propre identité. ”

Thomas Vanderlinden qualifie Mercier Van Lanschot de combinaison unique : “ Nous offrons l’expertise et la sécurité d’un grand groupe coté en Bourse (Van Lanschot Kempen), qui a les moyens d’investir. Nous y ajoutons la philosophie de Mercier ­Vanderlinden, qui consiste à ’investir ensemble’. ” Les familles ­Mercier et Vanderlinden investissent dans les mêmes produits et fonds que les clients. Cet engagement génère la confiance. “Nous sommes là pour protéger et faire fructifier le patrimoine afin qu’il puisse être transmis à la génération suivante. ” La proposition commune fait également son chemin à Bruxelles et en Wallonie, un marché où Van Lanschot n’avait jusqu’à présent qu’une faible présence. “ Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi le nom de Mercier et non celui de Vanderlinden pour la banque fusionnée, sourit Thomas Vanderlinden. Les francophones y sont sensibles. Tout comme chez Van Lanschot Kempen, ils sont sensibles à la cotation en Bourse et à la longue histoire, qui font que l’institution est perçue comme une valeur établie. ”

Comme nous nous concentrons principalement sur les entrepreneurs, il y a encore beaucoup de ­potentiel de croissance pour nous. 

Les bureaux Mercier Van Lanschot de Bruxelles et de Liège sont actuellement ceux qui connaissent la plus forte croissance en ­Belgique, souligne Thomas ­Vanderlinden. “ Ils connaissent une énorme poussée de croissance. Nous constatons que dans certaines parties de la Belgique francophone, de nouvelles initiatives entrepreneuriales voient le jour et que le nombre de PME augmente. Comme nous nous concentrons principalement sur les entrepreneurs, il y a encore beaucoup de potentiel de croissance pour nous. Nous pourrions ouvrir un bureau supplémentaire en Wallonie, mais nous devons d’abord trouver suffisamment de personnes compétentes pour servir les clients. ”

Attirer des professionnels commerciaux et bancaires talentueux n’est pas une mince affaire, reconnaît le CEO. En Flandre, Mercier Van Lanschot a franchi une étape importante dans ce domaine avec l’acquisition d’Accuro à Anvers. Le conseiller en gestion de patrimoine ajoute 700 millions d’euros d’actifs sous gestion aux 10,5 milliards d’euros que comptait ­Mercier Van Lanschot à la fin du mois de septembre. Les fondateurs d’Accuro se sont engagés à rester à bord pendant un certain temps encore. “ Avec Accuro, nous gagnons beaucoup d’expertise en matière de conseil en investissement ”, explique ­Thomas ­Vanderlinden à propos de la reprise. Il s’agit d’un service du marché de la banque privée qui est sous pression. Dans le cadre de la gestion conseillée, le client reste maître de la situation et participe au choix des investissements. Dans la gestion discrétionnaire, le client donne mandat à la banque d’effectuer des transactions dans son portefeuille. La gestion conseillée est plus personnelle et plus intensive, mais aussi plus coûteuse pour les banques. En Belgique, on observe depuis quelques années une nette tendance à l’augmentation de la gestion discrétionnaire. De moins en moins de banques proposent encore une gestion consultative.

Croire en la gestion consultative

“Mais nous y croyons et nous voulons continuer à proposer une gestion consultative, déclare ­Thomas Vanderlinden. Pour ce faire, nous pouvons nous appuyer sur les recherches et les conseils de notre société mère néerlandaise. En ajoutant Accuro, les avoirs des clients en Belgique qui bénéficient de conseils en investissement passent de 2,3 milliards d’euros à 3 milliards d’euros. ”

“Notre vision de la gestion de conseil est qu’elle ne doit pas être complexe, poursuit le dirigeant. Nous avons un nombre limité de convictions en matière d’investissement et c’est en fonction de celles-ci que nous conseillons les clients. Cette philosophie de la simplicité s’applique également à la gestion discrétionnaire : nous n’investissons que dans des actions ou des obligations de qualité à un prix que nous comprenons. Les clients recherchent la simplicité et le confort, et veulent être déchargés. Nous adoptons cette approche dans l’ensemble de notre offre. ”

THOMAS 
VANDERLINDEN, CEO de Mercier Van Lanschot: “ Notre approche sera toujours la suivante : trouvons ensemble un avenir pour votre patrimoine. ”
Notre vision de la gestion des conseils est qu’elle ne doit pas être complexe. 

D’autres acquisitions sont-elles prévues ? “ La consolidation du marché de la banque privée devrait se poursuivre pendant un certain temps, et nous examinerons toutes les opportunités, répond Thomas Vanderlinden. Mais je préfère me concentrer sur les opportunités offertes par le marché lui-même. L’esprit d’entreprise est très présent dans notre pays. La Belgique reste un marché en croissance, avec de nombreux entrepreneurs et PME à la recherche d’un partenaire pour gérer leurs actifs. En partant de nos propres forces, nous devrions être en mesure de réaliser une croissance organique durable. ”

La société mère Van Lanschot Kempen souligne dans sa communication son ambition d’être le troisième acteur sur le marché des banques patrimoniales indépendantes en Belgique, après Degroof Petercam et Delen. ­Mercier Van Lanschot peut-il y parvenir uniquement sur la base d’une croissance interne ? “ De facto, nous sommes déjà pratiquement le numéro trois ”, estime le patron, qui ne croit pas à la “ course à la taille ”. “ On ne peut qu’être déçu par une telle attitude. Le client de la banque privée est très fidèle. J’invite nos collaborateurs à ne jamais démolir un concurrent. Je préfère motiver les employés avec l’ambition d’être les meilleurs. ” Dans les family offices, Thomas ­Vanderlinden voit des partenaires potentiels pour une croissance organique : “ Mercier Van Lanschot ne veut pas jouer ou prendre le rôle d’un family office. Mais nous pouvons leur proposer des investissements ou des spécialisations. Pensez aux investissements en private equity. Notre approche sera toujours la suivante : trouvons ensemble un avenir pour votre patrimoine ”.

Accuro, nouvellement acquise, devrait être entièrement intégrée à Mercier Van Lanschot d’ici le début de l’année prochaine. D’ici là, la question du nouveau siège social à Anvers sera également clarifiée. Actuellement, il y a encore deux bureaux à Anvers. “ Nous allons réunir tout le monde dans un nouveau ­bâtiment, explique Thomas ­Vanderlinden. C’est important dans une fusion : tout le monde est réuni sur le terrain. ”

Mercier 
Van Lanschot
– 12 bureaux en 
Belgique
– 175 collaborateurs belges sur un total 
de 1.800 de 
par le monde
– 10,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion (fin septembre 2023)

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