Marc Raisière et la petite phrase de Luc Coene

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Le CEO de Belfius ne comprend pas bien les propos du gouverneur de la Banque nationale, qui estime qu’une des quatre grandes banques de la place doit disparaître.

La sortie samedi dernier de Luc Coene, estimant qu’il y avait “au moins une grande banque de trop”, fait jaser dans le milieu bancaire. Répondant à une question de nos confrères de Canal Z sur l’évolution du paysage bancaire belge dans les cinq prochaines années, le gouverneur de la Banque nationale, soucieux de la rentabilité du secteur et donc de sa solidité, visait-il Belfius dans ses propos ? Sa petite phrase n’a en tout cas pas laissé le mangement du groupe bancaire public indifférent. Hier, lors d’une rencontre informelle avec la presse, son CEO, Marc Raisière, a émis diverses réflexions quant aux implications éventuelles des quatre scénarios entourant l’avenir de Belfius : une fusion avec une autre grande banque belge (ING ou KBC), la reprise par une autre grande banque étrangère, la mise en Bourse et le statu quo (maintien de la banque dans le giron de l’Etat). “Il faut être plus précis lorsqu’on aborde le sujet, a tenu à préciser Marc Raisière. Parler de la suppression d’une grande banque, c’est parler de fusion. Penser que cette fusion pourra se faire sans bain de sang social, principalement en Flandre, n’est pas correct. Je ne vois pas non plus en quoi la disparition d’une grande banque réduirait la concurrence. Concurrence que par ailleurs j’estime être une bonne chose pour l’économie.”

Pour ce qui est de l’adossement de Belfius à un groupe bancaire étranger, Marc Raisière a fait remarquer qu'”il était également faut de croire que seules certaines fonctions clés seraient délocalisées.” “La chose la plus importante, le pouvoir de décision, sera également délocalisé. Une mise en Bourse à la Belgacom présente par contre l’avantage de maintenir un pouvoir de décision en Belgique tout en permettant à l’Etat de récupérer une partie du capital investi. Quant au scénario du statu quo, ce n’est pas une décision facile à prendre pour l’Etat. Il n’est pas naturel pour lui d’être banquier.”

En conclusion, Marc Raisière a également tenu à rappeler qu’il appartenait à l’actionnaire, l’Etat belge donc, de décider de l’avenir de Belfius, et que son management ferait tout pour rendre la banque solide et saine afin que l’Etat puisse faire son choix en âme et conscience, le moment venu. “Notre rôle est que chacun de ces quatre scénarios soit possible”, a conclu Marc Raisière.

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