Depuis le 9 octobre, fini les virements sans vérification du nom du bénéficiaire. Les banques belges doivent désormais s’assurer que l’identité indiquée correspond bien au titulaire du compte IBAN. Une mesure européenne pour contrer les fraudes qui ont explosé ces dernières années.
Vous l’aurez remarqué depuis quelques temps en réalisant vos virements bancaires : votre banque vous propose de modifier le nom du destinataire du virement. Il s’agit de l’IBAN name Check, en vigueur officiellement depuis ce 9 octobre 2025. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle législation européenne qui s’applique à l’ensemble de la zone SEPA. Tous les prestataires de services de paiement, sans exception, doivent désormais s’y conformer.
La Belgique fait partie des premiers pays européens à adopter cette mesure. Certaines banques belges ont d’ailleurs déjà commencé à déployer progressivement cette fonctionnalité dans leurs applications mobiles et services en ligne ces dernières semaines.
Contrer les escrocs
Jusqu’à présent, les virements bancaires étaient effectués sans vérification de la correspondance entre le nom et le numéro IBAN, ce qui permettait aux escrocs de recevoir de l’argent sous de fausses identités. Les banques belges reçoivent chaque année des milliers de signalements de paiements frauduleux (20.000 en 2023 selon Febelfin). Souvent, il s’agit d’escrocs qui interceptent une facture et modifient le numéro de compte qui y figure. Avec l’IBAN-name check, cette pratique devient beaucoup plus difficile.
Exemple concret : vous recevez une facture de votre fournisseur d’énergie avec un IBAN pour effectuer le paiement. Sans vous en douter, un fraudeur a intercepté cette facture et remplacé le compte bancaire par le sien. Avec la nouvelle vérification, votre banque détectera immédiatement que le nom du fournisseur ne correspond pas au titulaire du compte indiqué.
Comment fonctionne la vérification ?
Lorsque vous effectuez un virement, après avoir renseigné le nom du bénéficiaire et son IBAN, un contrôle automatique est réalisé par la banque. L’application ou le site en ligne bancaire affiche alors l’un de ces quatre messages :
Match : le nom saisi correspond parfaitement au titulaire du compte. Vous pouvez procéder au virement en toute confiance.
Close Match : une correspondance partielle est détectée. Il peut s’agir d’une faute de frappe, d’une différence mineure dans l’orthographe ou d’une abréviation. La banque vous indiquera le nom exact du bénéficiaire pour que vous puissiez vérifier.
No Match : aucune correspondance entre le nom indiqué et le titulaire du compte. Si vous poursuivez l’opération, l’argent risque d’être envoyé à un mauvais destinataire. La banque vous fournira le nom correct du titulaire.
Échec de la vérification : en cas de problème technique ou d’absence de réponse de la banque du bénéficiaire, vous en serez informé.
La banque ne bloque pas votre virement
Point crucial : même si un “No Match” apparaît, votre banque n’a pas le droit de bloquer la transaction. Elle peut seulement vous avertir. Vous pourrez toujours procéder au virement, mais à vos risques et périls.
La responsabilité du virement reste donc la vôtre. En cas d’alerte, il est essentiel de prendre le temps de vérifier les informations avant de confirmer le paiement.
Fini les virements à “maman” ou à “école”
Concrètement, effectuer un virement avec un nom générique comme “maman”, « école, « scouts », ou un simple prénom n’est dorénavant plus possible sans voir apparaître un message expliquant que le nom officiel n’est pas reconnu. Vous devez désormais renseigner le nom officiel du titulaire du compte tel qu’enregistré auprès de la banque.
La Belgique fait partie des premiers pays européens à adopter cette mesure. Certaines banques belges ont d’ailleurs déjà commencé à déployer progressivement cette fonctionnalité dans leurs applications mobiles et services en ligne ces dernières semaines.
Les avantages pour les utilisateurs
Au-delà de la lutte contre la fraude, l’IBAN-name check présente d’autres bénéfices :
Réduction des erreurs de saisie : un IBAN comporte une succession de lettres et de chiffres, ce qui rend les erreurs de frappe fréquentes. La vérification permet de les détecter immédiatement.
Moins de réclamations : en limitant les erreurs et les fraudes, le nombre de demandes de remboursement auprès des banques devrait diminuer.
Confiance renforcée : les clients peuvent effectuer leurs transactions avec une plus grande sérénité, sachant qu’un contrôle supplémentaire a été effectué.
Cette vérification représente une avancée significative dans la lutte contre la fraude bancaire, notamment contre les fraudes à la facture et les usurpations d’identité. Elle pourrait à l’avenir être étendue à d’autres types de paiements pour en renforcer encore la sécurité.