Les tests de résistance des banques aux changements climatiques doivent prendre en compte les risques des portefeuilles de crédits

Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, et la présidente de la BCE, Christine Lagarde © Reuters
Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Outre les assureurs, les banques peuvent aussi être durement touchées par des phénomènes météorologiques extrêmes. Par exemple, les habitations qui servaient de garantie pour les prêts ont été emportées par les inondations de cet été. Les régulateurs financiers sont de plus en plus conscients de ces risques et tentent de les identifier.

Les banques belges Belfius et KBC ont obtenu des résultats supérieurs à la moyenne lors des récents tests de résistance effectués par la Banque centrale européenne (BCE) auprès des 50 plus grandes banques européennes. Ces tests demandent aux banques d’évaluer comment leurs portefeuilles de crédits souffriraient de scénarios économiques fictifs négatifs, voire catastrophiques.

Les tests de résistance aux risques climatiques pour les institutions financières de l’Union européenne n’ont pas encore commencé. En mars, Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a décrit dans un article de blog l’exercice qui couvrira environ 4 millions d’entreprises dans le monde et des milliers de banques dans la zone euro, en se projetant 30 ans dans le futur.

Luis de Guindos : “Ces scénarios, ainsi qu’un ensemble unique de données qui recensent et quantifient l’exposition au risque de transition et au risque physique de millions d’entreprises, servent de trame à l’analyse des conséquences du changement climatique pour les entreprises et les banques.”

Les tests de résistance aux risques climatiques devraient prendre place en 2022, selon Luis de Guindos. “Ces tests de résistance aux risques climatiques viendront en temps voulu, mais je n’ai pas encore d’informations concrètes à vous donner” a déclaré le porte-parole de la Banque Nationale.

Transparence

La Banque d’Angleterre a récemment lancé des tests de résistance à l’attention des banques et des assureurs britanniques, afin d’examiner dans quelle mesure ces institutions peuvent résister à une série de scénarios climatiques. Les risques physiques, tels que les inondations ou les feux de forêt, et les risques de transition, tels que les changements dans le cadre réglementaire ou la politique, ont été abordés.

Les banques centrales américaine et brésilienne ont également pris conscience des risques climatiques qui pourraient menacer la stabilité du système financier. Selon le journal économique britannique Financial Times, la banque centrale brésilienne est sur le point d’introduire de nouvelles règles obligeant les institutions financières à être transparentes sur les risques climatiques et autres risques ESG (environmental, social et governance). Une action qui contraste fortement avec l’indifférence du président brésilien, Jair Bolsonaro.

Si les banques identifient leurs risques, elles seront également plus enclines à refuser les clients présentant des risques plus élevés ou à appliquer des taux d’intérêt plus élevés. En Belgique, plusieurs banques offrent des réductions aux clients qui font des choix “verts” lors de l’achat, de la rénovation ou de la construction d’un nouveau logement.

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