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Le “dry january” de 2023 et la fin des bulles spéculatives ?

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Janvier est connu comme le mois des bonnes résolutions. C’est aussi dans certains pays un mois “sec”. Autrement dit, un “dry january” ou si vous préférez un mois sans alcool, histoire de reprendre ses esprits après quelques jours de fêtes de fin d’année souvent trop arrosés.

Justement, à ce propos, à l’instar de mes confrères du quotidien économique français Les Echos, je me demande s’il ne faudrait pas souhaiter (je parle ici uniquement sur le plan économique) de nous libérer des bulles spéculatives. Vous savez, ce sont ces bulles qui se forment d’abord dans nos têtes et qui nous font croire qu’une courbe qui monte depuis des mois, voire des années ne peut connaitre qu’une seule direction : la hausse éternelle. L’année 2022 vient pourtant de nous montrer que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel comme le dit le proverbe boursier.

Regardez Tesla. La marque automobile iconique a perdu en 2022, plus de 70% de sa valeur boursière. Pour Meta, le nouveau de Facebook, ce n’est guère mieux. Plus de deux tiers de la valorisation de cette méga entreprise est partis en fumée. Autrement dit, la bulle des voitures électriques s’est bien dégonflée en 2022. La bulle des valeurs technologiques en a fait tout autant au travers de l’exemple de Meta. Et n’oublions pas la bulle des soi-disant cryptomonnaies, qui sont plutôt des crypto-actifs. Ceux et celles qui ont voulu récupérer leur argent se sont rendu compte en 2022 que le Bitcoin et ses petits frères et soeurs étaient au coeur d’une immense bulle de crédulité matinée de termes très techniques pour cacher parfois de simples fraudes comme on l’a vu fin d’année 2022 avec la faillite de la plateforme d’échange FTX.

On peut dire avec le recul que 2022 a été l’année de l’éclatement de plusieurs bulles. Ce qui est plutôt bon signe pour 2023, même si personne n’est encore certain que la bulle de l’immobilier ne finira pas par exploser un jour prochain. Ce qui ne serait d’ailleurs pas une si mauvaise nouvelle que cela. C’est étonnant de le dire ainsi, mais les médias se braquent souvent sur les prix de l’immobilier et voient toute forme de baisse comme une catastrophe. Oui, pour les seniors, mais pour les plus jeunes, ce serait au contraire une libération. La jeunesse est notre avenir, c’est elle qui fait l’économie de demain. C’est elle qui paiera nos pensions. Mais c’est aussi elle qui est souvent privée de logement, car il est devenu inabordable. On oublie aussi que l’immobilier cher empêche les petits commerces de fleurir de par la hauteur des loyers. Bref, les bulles ne sont pas nécessairement toutes mortelles comme la croyance populaire le voudrait. En Bourse, c’est même parfois salutaire.

Mais à l’instar de mes confrères des Echos, il faut rappeler qu’une bulle spéculative ne nait pas du Saint-Esprit. Elle nait souvent du fait que nous sommes moutonniers. On refuse de voir l’évidence, on agit souvent tous de la même manière, et nous pensons trop souvent au travers du regard des autres.

Darren Hardy, l’un des meilleurs spécialistes du monde entrepreneurial préconise pour éviter cela de garder à l’esprit trois chiffres : 18 – 40 – 65. En effet, à 18 ans, on se soucie énormément de ce que pensent les autres de nous. A 40 ans, on a un peu plus de maturité et on arrive enfin à se détacher de l’avis ou de l’opinion des autres. A 65 ans, on comprend enfin que les autres n’ont jamais pensé à nous et qu’en réalité ils se fichent complètement de nous. Donc, pour nous éviter des bulles spéculatives ou juste des déboires sociaux, je vous propose pour 2023 de garder à l’esprit ces 3 chiffres : 18 – 40 et surtout 65 ! Au fond, se libérer de nos bulles, c’est peut-être la nouvelle manière d’avoir un vrai “dry january”.

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