La contre-attaque de Standard and Poor’s

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Accusés de précipiter la crise en zone euro, les dirigeants de l’agence de notation pour l’Europe repliquent fermement aux critiques dans une interview au Parisien. Et ils répondent aux attaques…par des attaques.

Les dirigeants de Standard and Poor’s en ont assez de passer pour les Pères Fouettard de l’Europe et ils le font savoir. Dans un entretien au quotidien Le Parisien paru ce vendredi, la présidente de l’agence de notation en France, Carol Sirou, et le chef économiste pour l’Europe Jean-Michel Six, répondent aux accusations dont ils font l’objet depuis le début de la crise de la zone euro. Des critiques qui se sont multipliées après la menace de l’agence de dégrader la note française tout comme l’ensemble des membres de la zone euro. Et les dirigeants de S&P ne font pas dans la dentelle.

« Cela arrange bien certains de nous qualifier de « maîtres des marchés » et de vouloir nous faire porter le chapeau », affirme Jean-Michel Six pour qui « le problème est avant tout le mode de fonctionnement de la zone euro qui laisse à désirer ». Selon lui, l’Europe n’a jamais vraiment compris que la crise dans la zone euro réclamait des réponses fortes de ses dirigeants. « On nous annonce tous les mois une énième réunion de la dernière chance, avec un chevalier blanc – hier le Fonds de stabilité européen, aujourd’hui le FMI – qui va sauver tout le monde. Et puis, rien ou presque ne se passe. Il s’agit de rétablir la confiance des investisseurs et de renouer avec la croissance. »

Et si la note de la France se retrouvait dégradée? Selon l’économiste en chef Paris n’est déjà plus notée triple A par les marchés. « Malgré son triple A, les investisseurs traitent aujourd’hui la France comme si elle était notée triple B », estime Jean-Michel Six qui ne veut toutefois faire « aucun commentaire » sur une éventuelle dégradation du triple A français dans les prochains jours. Les deux dirigeants de S&P se préparent toutefois à une attaque en règle le jour où S&P annoncera la dégradation de Paris. « Gageons que si la France perd son triple A, les commentateurs crieront au complot américain ou au sabotage de l’Europe. C’est du pur fantasme », se défend Carol Sirou.

Trends.be, avec Lexpansion.com

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