KBC: numéro 1 dans le monde des applis bancaires

L’application de KBC avait déjà été récompensée du même prix en 2O21. © panitan - stock.adobe.com
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le classement mondial des meilleures applis bancaires de Sia Partners est dominé cette année par une banque belge, KBC. Faisant aussi partie des 10 meilleures élèves de la classe, Belfius suit de près, tandis qu’ING et BNP Paribas Fortis rattrapent leur retard.

Les banques belges continuent d’afficher une belle maturité digitale. Selon l’étude internationale réalisée par Sia Partners, KBC possède non seulement la meilleure application mobile parmi les banques belges, mais prend même la première place du classement mondial. L’application du bancassureur belge arrive en tête de cette édition 2024 de l’étude, devant l’offre mobile promue par la banque digitale française BoursoBank et Revolut Metal, la version premium de la néobanque britannique Revolut, ces deux dernières se classant respectivement deuxième et troisième de ce Mobile Banking Benchmark 2024.

Cocorico donc, puisque KBC gagne deux places par rapport à l’année dernière et retrouve une couronne qu’elle avait déjà portée en 2021, lorsqu’elle figurait pour la première fois en tête du classement mondial. Comme lors des éditions précédentes, Belfius fait aussi partie des 10 meilleures élèves de la classe au niveau international, se classant à la huitième place, et restant surtout de loin la meilleure app nationale gratuite.

Cette année, le consultant Sia Partners a testé 140 banques dans 22 pays, situées principalement en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Asie et en Australie. Pour départager les applications, il s’est appuyé sur une grille d’analyse comportant plus de 95 critères différents. Les spécialistes de Sia Partners évaluent tout d’abord l’étendue des différentes fonctionnalités offertes dans l’app (55% du total des points) : accès aux comptes, solutions de paiement mobiles, produits d’investissement, crédits, services extra-bancaires, etc. L’étude prend également en compte le confort d’utilisation fourni par l’appli (35% des points) : design, fluidité, accessibilité, réactivité… Enfin, les notes données par les utilisateurs des magasins d’applications (App Store, Google Play) sont prises en compte pour 10% du total des points attribués.

Critères plus durs

“Ces critères sont réévalués chaque année. Nous les durcissons et nous en ajoutons de nouveaux en fonction de l’évolution du marché et des niveaux de services. Et donc, si une banque ne progresse pas, elle recule dans le classement, indique Anthony Wolf, associé chez Sia Partners. Cette année, par exemple, nous avons décidé de mettre l’accent sur un critère concernant l’IA (intelligence artificielle, ndlr). Nous avons aussi augmenté notre niveau d’exigence pour les outils de gestion budgétaire qui sont inclus dans les applications, ce qui a pénalisé certains acteurs”, complète le consultant, qui souligne que voir deux des quatre grosses banques belges (KBC et Belfius) faire partie du top 10 mondial est “un résultat exceptionnel pour notre pays”.

Ce beau résultat s’explique, pour les testeurs de Sia Partners, par le perfectionnement des applications de KBC (et celle de CBC qui est la même) et de Belfius qui apparaissent comme des applis extrêmement complètes et d’une convivialité déconcertante. Elles permettent d’effectuer de nombreuses opérations standards, mais constituent également un outil pour réaliser, au départ de son smartphone, un bon nombre d’opérations plus complexes liées à des produits bancaires tels que les crédits et les assurances. En outre, elles proposent aussi une large gamme de services supplémentaires qui facilitent la vie quotidienne de ses utilisateurs (payer son parking, acheter des tickets de train, etc.).

Quant à KBC (et CBC), son assistant numérique Kate, qui utilise l’intelligence artificielle, est de plus en plus performant. “Si l’application développée par KBC et CBC est la mieux notée dans le monde, c’est parce qu’elle a bien compensé le durcissement des critères, notamment grâce aux investissements consentis par le groupe dans le domaine de l’intelligence artificielle et dans son assistant numérique, note Anthony Wolf. Les assistants numériques représentent clairement le futur de la banque de détail. Demain, ce seront de véritables compagnons financiers, avec lesquels il sera possible de converser, de poser des questions et d’obtenir des conseils comme avec un vrai banquier. Un domaine où l’application de KBC et CBC est bien positionnée et sur lequel Belfius investit également fortement pour l’avenir, comme annoncé via ses partenariats avec des spécialistes de l’IA tels que Mistral et Alan.”

ING en troisième position

En Belgique, 12 applications ont été testées par Sia Partners. Si KBC et Belfius font partie du top 10 mondial et restent de ce fait les deux leaders incontestés du mobile banking sur le marché belge, on voit toutefois ING et BNP Paribas Fortis rattraper leur retard. Après avoir longtemps fait partie du ventre mou du classement belge, l’application d’ING fait un joli bond en avant et décroche une très belle troisième place, juste devant BNP Paribas Fortis, qui arrive en quatrième position.

Les petites banques sont en perte de vitesse par rapport aux leaders du marché.
Anthony Wolf

Anthony Wolf

associé chez Sia Partners

Les deux grandes banques font désormais partie du groupe des challengers, alors que Beobank, Argenta et Keytrade, qu’elles devancent désormais, se retrouvent dans le groupe des poursuivants. “ING et BNP Paribas Fortis ont fortement accéléré, observe Anthony Wolf. ING réinvestit le terrain du digital et a rajouté beaucoup de fonctionnalités à son app tandis que BNP Paribas Fortis a, pour sa part, nettement amélioré la qualité du parcours client. À l’inverse, les applications de Beobank et d’Argenta ont moins évolué que les années précédentes, ce qui explique leur recul derrière les solutions proposées par ING et BNP Paribas Fortis.”

C’est d’ailleurs une des ruptures que marque le ranking de cette année. C’est en effet la première fois en sept ans, depuis que Sia Partners réalise son étude, que les quatre grandes banques du pays occupent les quatre premières places. En clair, les petites banques ont du mal et perdent du terrain. “On peut même dire qu’elles sont en perte de vitesse par rapport aux leaders du marché”, pointe Anthony Wolf, faisant référence aux retardataires belges parmi lesquels figurent Crelan, Nagelmackers, MeDirect et Deutsche Bank. Avec des applications très peu étoffées, ils subissent clairement le durcissement des critères de Sia Partners, ce qui explique leur position en bas de classement. Crelan se retrouve, par exemple, au 121e rang de la hiérarchie mondiale. 

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