Fed: cinq candidats et une décision imminente

Janet Yellen, présidente du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed). © Reuters

Le président Trump est sur le point de prendre sa décision pour désigner le futur chef de la banque centrale américaine (Fed) et se targue d’avoir l’embarras du choix parmi les cinq candidats en lice.

“Honnêtement, je les aime tous, j’ai un grand respect pour chacun d’entre eux”, a affirmé mardi Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche ajoutant qu’il allait rendre sa décision “dans un court laps de temps”.

Le suspense devrait bientôt prendre fin alors que le mandat de Janet Yellen à la tête de la Fed se termine début février. La décision pourrait être annoncée avant la tournée de Donald Trump en Asie qui débute le 3 novembre, selon une source proche du dossier citée par Bloomberg News.

Vu les délais nécessaires au Sénat pour confirmer le choix présidentiel, il n’est pas rare que la nomination du dirigeant de la Fed intervienne en octobre.

Mardi, le président a en tous cas implicitement confirmé que cinq candidats avaient leurs chances et qu’il n’examinait plus d’autres noms.

Ces candidats sont Janet Yellen, la première femme présidente de la Fed depuis quatre ans, John Taylor, un éminent professeur d’économie républicain, Gary Cohn, ancien dirigeant de Goldman Sachs aujourd’hui principal conseiller économique de la Maison Blanche, Jerome Powell, actuellement gouverneur à la Fed, et le benjamin, Kevin Warsh, avocat et financier de 47 ans, qui fut aussi gouverneur à la Fed.

“Au sein de ces cinq noms, vous avez votre réponse”, a lancé M. Trump. Le président n’a en revanche pas dit sur quels critères il allait rendre sa décision, sachant qu’il est possible de regrouper les finalistes selon trois priorités: la continuité, la dérégulation ou la transparence de la Fed.

Continuité ou dérégulation

S’il veut préserver la continuité de la politique monétaire, actuellement sur le chemin d’un resserrement progressif des taux pour accompagner la croissance tout en surveillant l’inflation, Donald Trump peut choisir de nommer Janet Yellen, 71 ans, à sa propre succession. Le président républicain ne l’a jamais récusée de la liste même si elle a été choisie par son prédécesseur démocrate Barack Obama.

“Avec Janet, les choses sont en mains sûres, et elle est très bonne pour expliquer ce qu’elle fait et pour persuader les gens”, a récemment commenté le numéro 2 de la banque centrale, Stanley Fischer.

Même si pendant la campagne électorale, Donald Trump a accusé “cette Janet Yellen” de faire le lit d'”une sale grosse bulle financière” en gardant des taux d’intérêt bas, il a reconnu une fois à la Maison blanche, que lui aussi “aimait” les taux bas.

Un faible coût de l’argent favorise en effet la consommation et l’économie, tant que l’inflation ne s’en mêle pas.

Sur la voie de la continuité, Donald Trump peut également choisir Jerome Powell, un républicain modéré de 64 ans qui a travaillé ces quatre dernières années avec la présidente de la Fed, et qui semble être le candidat favori du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

S’il met en avant sa volonté de déréguler les marchés financiers, le président peut opter pour Kevin Warsh, un ancien banquier de Morgan Stanley, proche du camp républicain. Il peut surtout propulser son conseiller, Gary Cohn, 57 ans, un ancien trader multimillionnaire et ex-numéro deux de la banque d’investissements Goldman Sachs.

Enfin, si Donald Trump veut recadrer l’indépendance de la banque centrale comme le réclament des républicains à la Chambre des représentants qui reprochent à la Fed de mener une politique monétaire imprévisible, il peut retenir John Taylor, 70 ans.

Le prestigieux professeur d’économie de Stanford University –qui aurait impressionné le président lors d’un entretien, selon la presse–, prône l’adoption d’une règle mathématique pour formuler le niveau des taux d’intérêt. Janet Yellen rejette l’utilisation unique de cette méthode pour fixer la politique monétaire.

Dans la tournée des candidats, l’actuelle présidente de la Fed a encore son mot à dire. Selon le Wall Street Journal, elle s’entretient avec le président jeudi.

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