Discount financier : seul face à l’écran

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Les services financiers ont été eux aussi submergés par la vague du low-cost. Face à la multiplicité des produits offerts, le consommateur se retrouve seul devant son écran. Personne pour lui expliquer et encore moins le conseiller… Voici quelques conseils.

Après avoir conquis le ciel – un quart des voyageurs aériens européens sont aujourd’hui adeptes de la formule – le low-cost descend sur terre. Avec, pour moteur principal, une érosion permanente du pouvoir d’achat et, partout en Europe, des programmes d’austérité qui ne présagent rien de bon, il envahit tous les domaines d’activité. De la dosette de café au 4×4, aucun bien de consommation ne lui échappe, avec, au fil du temps, une mutation fondamentale. Le low-cost touche désormais toutes les couches de la population.

Les services financiers ont également été submergés par la vague. Mais en ce domaine, il n’a jamais été question de cibler les accidentés du pouvoir d’achat. Ce serait même plutôt le contraire. Tout a en effet commencé par le plus facile : les opérations de Bourse, avec pour pionnier Keytrade Bank, aujourd’hui filiale du Crédit Agricole. Les assurances ont rapidement suivi avec notamment Corona, une filiale de Dexia, assureur direct depuis… 1974.

Depuis, tout s’est accéléré, notamment sous l’impulsion d’ING et de Deutsche Bank qui, toutes deux, jouent à fond la carte du “direct”, formule d’autant plus séduisante que banquiers et assureurs deviennent ainsi accessibles en permanence.

Comment s’y retrouver ?

Face à la multiplicité des produits offerts, le consommateur se retrouve seul devant son écran. Personne pour lui expliquer et encore moins le conseiller… Des comparateurs existent, certes, mais ils portent essentiellement sur des prix et ne disent pas toujours la même chose. Nous n’avons, par exemple, retrouvé dans Comparer.be aucun des produits financiers détaillés dans la version flamande du site : Vergelijk.be.

Mieux vaut, dès lors, s’armer de patience et surfer avec discernement. Doublement, même.

– Au niveau des produits, tout d’abord. S’il est relativement simple d’arbitrer entre deux pots de yaourt, départager deux produits financiers ou d’assurance se révèle plus malaisé, surtout lorsqu’ils s’ingénient à ne pas afficher les mêmes paramètres.

– Au niveau personnel, ensuite, mieux vaut définir au préalable ses besoins. Ai-je vraiment besoin du package que me propose ma banque ? Ne vaut-il pas mieux souscrire séparément les produits qu’il me faut ? Ouvrir un compte à vue gratuit auprès d’une institution qui offre en même temps et sans la moindre redevance une carte de crédit, outil indispensable pour le moindre achat sur l’Internet ?

De même, en assurance, “déshabiller” le produit peut se révéler rentable. Toutes les couvertures proposées ne sont peut-être pas nécessaires. Mon assureur doit-il vraiment intervenir pour une crevaison à 500 mètres de mon domicile ? Ne puis-je dans ce cas, réparer moi-même et, de la sorte, renouer avec les bases de l’assurance : quels sont les risques que je puis éventuellement prendre en charge et ceux que je ne puis supporter ?

Bien sûr, cela demande un peu de travail. Mais nous en faisons déjà tellement sans le savoir. Avec l’Internet, c’est en effet le client qui se “tape” l’essentiel du boulot. Record Bank le reconnaît au demeurant sans ambages : “L’augmentation du nombre d’opérations effectuées par le client permet à nos agents de se consacrer davantage à des activités commerciales.”

Antonin Fourquet, Le Vif/L’Express

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