Deutsche Bank perd plus de 10%
Le titre de Deutsche Bank chutait vendredi de plus de 10% après la forte augmentation du coût de l’assurance contre le risque de défaut (CDS), qui alimente les inquiétudes sur la résilience des banques européennes.
Vers 11h00, l’action perdait 11,5%, à 8,26 euros, enchaînant une troisième séance de baisse d’affilée à la Bourse de Francfort. Sa rivale Commerzbank (-8,50%) et à Paris la Société Générale (-6,72%) figurent parmi les plus forts reculs qui frappent l’ensemble du secteur.
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Les marchés mondiaux reculent, les banques à la traîne
Les marchés boursier mondiaux baissaient vendredi et les craintes autour du secteur bancaire semblaient reprendre le dessus, malgré une accalmie cette semaine avec le rachat de Credit Suisse par UBS.
Les Bourses européennes ont ainsi ouvert en baisse: Paris perdait 0,98%, Londres 1,01%, Francfort 0,96% et Milan 1,16% vers 08H35 GMT. Le secteur bancaire de l’indice élargi Stoxx Europe 600 reculait de 1,97%, l’action Credit Suisse de 6,32% et celle d’UBS de 6,04% à Zurich. A Paris, Société Générale cédait 3,21%, la pire performance de l’indice CAC 40, BNP Paribas perdait aussi 2,42%. A Francfort, Deutsche Bank glissait de 6,12% et Commerzbank de 3,71%. Barclays perdait 2,79% à Londres et HSBC 1,57%.
Pour la banque nationale suisse, le rachat de Credit Suisse par sa concurrente et compatriote UBS a sonné la fin de la crise de confiance envers la seconde banque helvétique, mais les turbulences dans le secteur limitent les prises de risque des investisseurs vendredi. Signe de la nervosité des investisseurs, les rendements obligataires des dettes des Etats européens reculaient nettement.
Wall Street dans le vert
Wall Street a terminé dans le vert jeudi, rassurée par l’idée que la Réserve fédérale américaine pourrait bientôt arrêter ses hausses de taux et par une déclaration de la secrétaire d’Etat au Tresor Janet Yellen qui a assuré que les autorités seraient “prêtes à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire” pour éviter la contagion dans le secteur financier.
En Asie, Hong Kong a perdu 0,67% et Shanghai 0,64%. Tokyo a cédé 0,13%, pénalisée par la remontée du yen. L’inflation au Japon a ralenti pour la première fois depuis plus d’un an en février à 3,1%.
Cause et remède aux difficultés des banques commerciales, les banques centrales des États-Unis, d’Angleterre, de Suisse et de Norvège ont annoncé cette semaine une nouvelle hausse de leurs taux directeurs, leur principal outil de lutte contre l’inflation.
Si la manœuvre effectuée par la puissante Réserve fédérale américaine (Fed) a été perçue comme accommodante, l’institution a prévenu que le choc bancaire devrait “entraîner un certain resserrement des conditions de crédit”, et in fine avoir un impact sur l’économie réelle.
Un marché polarisé entre deux camps
Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, le marché est polarisé “entre deux camps: +le stress financier et comment les autorités s’en occupent, ou promettent de s’en occuper si de nouvelles turbulences apparaissent+ et le camp +des craintes de récession+”.
“Sur le front des données macroéconomiques, les commandes de biens durables et l’indicateur PMI flash seront surveillés de près pour détecter d’autres signes de faiblesse potentielle” de l’économie américaine, commente Ipek Ozkardeskaya.
En France, l’activité du secteur privé a connu une accélération “soutenue” en mars selon l’indce PMI flash. Les indicateurs PMI d’activité en Allemagne et dans la zone euro sont aussi attendus vendredi.