Crise boursière : Trump fait perdre des centaines de millions d’euros à l’Etat belge

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Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

L’annonce la semaine dernière de nouvelles barrières douanières par Donald Trump a durement touché les marchés, et les valeurs bancaires n’ont pas été épargnées. Parmi elles, BNP Paribas qui a lourdement chuté. Un revers qui impacte aussi l’État belge : via la SFPI, son bras financier, il détient 5,6 % du capital de la banque française… et voit fondre la valeur de sa participation.

Depuis l’annonce par Donald Trump, la semaine dernière, de tarifs douaniers appliqués sur une grande partie des produits importés par les États-Unis, les marchés boursiers mondiaux voient rouge. Faute de visibilité sur les intentions réelles du président américain et redoutant que ces tarifs ne provoque une récession mondiale, les investisseurs font preuve d’une rare nervosité. 

Les valeurs bancaires attaquées

La tempête qui s’est abattue ces derniers jours sur les Bourses mondiales a d’ailleurs emporté avec elle les banques, dont les cours ont lourdement chuté. Aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. A Paris, BNP Paribas, première banque de la zone euro, a ainsi vu son cours reculer d’environ 15 % en trois jours. 

Du coup, cette dégringolade sur les marchés boursiers n’est pas sans conséquence sur les comptes de la maison Belgique. La chute des actions bancaires françaises et de BNP Paribas touche indirectement l’État qui, via son bras financier la SFPI, détient toujours un gros paquet d’actions dans la banque française.

Moins-value

Avec 5,6 % des actions, le fédéral est même depuis la crise de 2008 et le sauvetage de l’ex-Fortis un des plus importants actionnaires de la maison mère tricolore de BNP Paribas Fortis. Une participation vers laquelle les regards se tournent pour être revendue afin d’alimenter le fonds spécial défense voulu par le gouvernement. Au même titre que d’autres actifs financiers bien connus de l’Etat belge que sont Belfius, Euroclear ou encore Ageas. D’autres “bijoux de famille” plus stratégiques, mais moins faciles à vendre que le morceau détenu dans BNP Paribas.

Or l’action de la banque française évoluait à des niveaux jamais plus vus depuis des années, dépassant la barre des 80 euros à la mi-mars, et propulsant ainsi la capitalisation boursière du groupe dirigé par Jean-Laurent Bonnafé à des sommets : plus de 85 milliards d’euros, contre environ 75 milliards au cours actuel.

Bref, si l’État belge pouvait, jusqu’il y a peu, espérer pouvoir récolter près de 4,6 milliards d’euros pour la défense en vendant ses actions BNP Paribas, il devrait aujourd’hui se contenter d’un chèque d’environ 4,2 milliards, soit près de 400 millions d’euros de moins qu’avant l’offensive douanière lancée par le président américain. Merci Donald !

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