Brésil: la réélection de Rousseff fait chuter la Bourse et le real

Dilma Rousseff a été réélue présidente du Brésil avec 51,45% des voix. © REUTERS/Ueslei Marcelino

Les marchés brésiliens qui réclamaient des changements dans la politique économique ont réagi négativement ce lundi à la réélection la veille de la présidente de gauche Dilma Rousseff.

La Bourse de Sao Paulo, principale place financière du Brésil, a plongé de 6% peu après l’ouverture de la séance, mais modérait ses pertes dans l’après-midi à 2,55% et 50.617 points.

Elle est poussée à la baisse par les actions du joyau national pétrolier, Petrobras, en chute de 11,7% tout comme celle d’autres entreprises d’Etat. Petrobras a été critiquée pour son ingérence dans le gouvernement et est également impliquée dans des scandales de corruption qui éclaboussent le Parti de travailleurs (PT, au pouvoir) et des partis alliés.

Le réal chutait aussi de 2,6% face au dollar, coté à 2,52 après avoir reculé de près de 4% en début de matinée.

“On s’attendait à ce que le marché réagisse par des pertes lundi car la présidente doit annoncer cette semaine qui sera son ministre de l’Économie”, a déclaré à l’AFP l’économiste en chef de Gradual Investimentos, André Perfeito.

L’actuel ministre, Guido Mantega, qui quittera son poste lors du prochain mandat qui commence le 1er janvier, a affirmé lundi : “nous faisons face au défi de rétablir le cycle d’expansion de l’économie brésilienne en 2015 et cela ne sera possible que s’il y a une totale mobilisation de l’économie, si tous les acteurs et secteurs se mobilisent dans cette direction”.

Dilma Rousseff a été réélue dimanche avec 51,64% des voix, une victoire étriquée face au social-démocrate Aecio Neves, soutenu par la droite traditionnelle et les milieux d’affaires. Aecio Neves promettait un tournant libéral pour redresser une économie en berne depuis quatre ans.

Même si le Brésil continue d’attirer d’importants investissements étrangers, la confiance des entrepreneurs est à son plus bas en cinq ans et les investisseurs sont mécontents. Ils se plaignent de l’ingérence trop grande du gouvernement dans l’économie qui freine la croissance et la compétitivité, selon des analystes, tandis que ce pays est entré en récession au premier semestre.

“Le premier défi de la présidente sera maintenant d’annoncer ce qu’elle fera avec la politique économique et les comptes publics. Elle doit essayer de récupérer la confiance” des secteurs économiques, souligne José Francisco Lima Gonçalves, économiste en chef de la banque d’investissements Fator.

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