Belfius Asset Management croit encore aux actions

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Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Maud Reinalter, la chief investment officer de Belfius asset management reste positive sur les marchés boursiers. Et elle nous explique pourquoi.

«Depuis le début de l’année jusqu’à aujourd’hui, le marché a plutôt été propice aux actifs risqués et surtout aux actions. La performance des actions a été très bonne et surtout aux États-Unis et surtout dans les technologies », constate Maud Reinalter, la chief investment officer de Belfius asset management.

Si le gestionnaire d’actifs donne toujours la préférence aux actions dans ses portefeuilles, c’est pour plusieurs raisons. « La première, souligne Maud Reinalter, est que la croissance économique est plutôt bonne. »  Aux États-Unis, Belfius AM prévoit une croissance de 2,4 % pour 2024, portée par une demande intérieure robuste et des investissements en nouvelles technologies. En Europe, le Royaume-Uni sort de la récession et l’Allemagne retrouve la confiance industrielle. La croissance dans la zone Euro devrait atteindre 0,7% cette année. En Chine, la croissance devrait pouvoir se maintenir aux alentours de 4,7%.

Un marché boursier soutenu

Un autre soutien au marché des actions est la politique américaine, même après les élections de novembre prochain. « Dans les deux cas, que ce soit Joe Biden ou Donald Trump, il y aura de nouveaux soutiens à l’économie, et donc dans les deux cas, un peu plus de dettes. Si c’est Joe Biden qui l’emporte, il supportera les ménages les plus faibles. Si c’est Donald Trump, il proposera de nouvelles baisses de taxes pour les entreprises », souligne Maud Reinalter, qui poursuit : « Si nous restons positifs sur les actions américaines, c’est aussi parce que nous pensons que l’innovation se dissipera aux différents secteurs, notamment la finance – nous le voyons tous les jours chez nous -, l’industrie et même les services. Regardez ce que peut faire l’IA dans un hôpital par exemple. En Europe, nous sommes un peu plus positifs sur la croissance cette année parce que le marché du travail est fort et que l’inflation baisse. Cela laisse plus de revenus disponibles aux ménages pour dépenser. »

Un autre élément favorable est la baisse de l’inflation, donc la baisse des taux d’intérêt. La BCE a réduit une première fois ses taux. On s’attend à une deuxième baisse d’ici la fin de l’année. On attend aussi un mouvement de la Réserve fédérale. Certains pensent avant les élections, d’autres, comme nous, après ».  Dans l’ensemble, ajoute Maud Reinalter, « l’inflation a très fortement baissé, ce qui permet aux banques centrales de baisser leurs taux directeurs, ce qui fait baisser les taux à long terme et permet de relancer la machine de la croissance ».

Des bénéfices parfois monstrueux

Ces soutiens à la bonne santé des entreprises vont donc pousser les bénéfices à la hausse et soutenir les marchés boursiers. « Nous avons vu aux Etats-Unis, au premier trimestre une belle croissance qui est supportée par les entreprises technologiques. Le Nasdaq a gagné plus de 30% en un an. Des sociétés comme Nvidia qui font des bénéfices monstrueux (Nvidia a engrangé 14,8 milliards de dollars au premier trimestre, NDLR). En Europe, la croissance est encore négative au premier trimestre, mais on voit que les révisions des bénéfices sont en train de s’améliorer. Schneider s’attend à une croissance comprise entre 8 et 12 % de son résultat  opérationnel cette année. Les bénéfices viennent soutenir la croissance et l’évolution des marchés, et nous pensons que ce sera encore le cas pour la deuxième partie de l’année. »

Petites capitalisations

Parmi les convictions du gestionnaire d’actifs, il y a donc une exposition, encore et toujours, aux actions, et plus spécialement aux actions européennes et américaines. « Nous investissons dans des secteurs défensifs (soins de santé) et cycliques (matériaux). A cela, nous ajoutons une position en petites capitalisations européennes, qui sont plus sensibles aux taux que les grandes capitalisations et dont la valorisation est attractive », explique Belfius AM.

« Si, comme nous le croyons, la croissance va remonter, ces petites capitalisations en profitent en premier. Elles profitent aussi en premier, parce qu’elles font appel davantage à l‘effet de levier,  des baisses de taux », précise Maud Reinalter. Au niveau sectoriel, les actions technologiques, les soins de santé et les entreprises actives dans la transition énergétique seront privilégiées. Ce dernier secteur a certes beaucoup souffert d’un retour de flamme. « Cela n’a pas été le meilleur investissement que nous ayons réalisé l’année dernière, avoue Maud Reinalter, mais aujourd’hui, ajoute-t-elle, nous sommes sur des valorisations plutôt basses, et nous pensons que nous n’allons de toute façon pas échapper à la transition énergétique. »

Trois axes

« Nos convictions se résument en trois axes », conclut Belfius AM. D’abord, profiter du rebond de l’économie avec une surpondération en actions et un biais vers les sociétés cycliques et un premier pas dans les petites capitalisations boursières en Europe, mais aussi de grandes valeurs américaines comme la technologie et la révolution de l’intelligence artificielle pour profiter de l’innovation.

Deuxièmement, nous complétons la poche actions avec les soins de santé pour profiter des mouvements de consolidation et de bonnes perspectives de croissance, ainsi qu’un choix au sein des entreprises impliquées dans la transition énergétique. Se protéger contre le ralentissement économique ou un choc externe est important, en investissant dans des thèmes résilients tels que la santé et la révolution verte.

« Et troisièmement, conclut Belfius AM, les obligations d’entreprises offrent un rendement attractif et stable, tandis que les obligations gouvernementales de bonne qualité assurent une sécurité supplémentaire dans le portefeuille au vu du scénario macro-économique sur lequel nous tablons : croissance modérée, inflation en baisse et baisse de taux directeurs par les banques centrales. »

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