Banques: 60.000 emplois perdus en 2019

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Prises en tenailles par les taux bas et la transformation numérique, les banques européennes ont à nouveau taillé dans leurs effectifs l’an dernier.

L’emploi bancaire poursuit son inexorable déclin. De Deutsche Bank à BNP Paribas en passant par ING et KBC, les géants du secteur bancaire européen ont en effet continué à réduire leurs effectifs en 2019. Au total, pas moins de 60.000 jobs sont ainsi passés à la trappe l’an dernier, selon les calculs du Financial Times.

Parmi les annonces faites au cours de l’année écoulée, il y a bien sûr celle de Deutsche Bank au mois de juillet : suite à sa fusion avortée avec Commerzbank, 18.000 postes seront supprimés au sein de la première banque allemande, dont une quarantaine en Belgique. Au Royaume-Uni, HSBC a pour sa part décidé de sacrifier 4.000 postes. De son côté, la banque italienne UniCredit a annoncé qu’elle allait supprimer 8.000 équivalents temps plein et fermer 500 agences d’ici à 2023. Quant au groupe français Société Générale, il va éliminer 1.600 postes au niveau mondial.

En Belgique aussi…

Le mouvement concerne également la Belgique. Chez nous, BNP Paribas Fortis, la filiale belge du groupe français BNP, a fait savoir qu’elle se séparerait de 2.500 personnes d’ici 2021. En septembre, KBC a annoncé la suppression de 1.400 postes en trois ans. Et ING Belgique a signalé la fermeture supplémentaire de 22 agences.

Pour expliquer ces pertes d’emplois, les banques pointent plusieurs éléments : une économie qui ralentit, des taux d’intérêt extrêmement bas qui rognent leurs marges, la digitalisation des services financiers qui rend possible l’émergence de nouveaux acteurs comme les fintechs, le changement des habitudes de consommation des clients (qui ne passent plus par l’agence) et le poids de plus en plus lourd des réglementations. Dans ce contexte, elles adoptent une double réponse. Elles réduisent d’abord les coûts en fermant des agences et en diminuant le volume du personnel via des départs naturels. Ensuite, elles augmentent leurs tarifs et font payer des services jusqu’ici gratuits.

Bref, depuis 2008 et l’éclatement de la crise des subprimes aux Etats-Unis, le Financial Times a calculé que le top 10 européen avait ainsi perdu un cinquième de ses emplois, contre une diminution de seulement 7 % pour le top 10 des banques américaines.

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