Après Macron, le boss d’ING le dit aussi : il y a trop de banques en Europe, et des mariages sont nécessaires

Steven van Rijswijk. © BelgaImage
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Après Emmanuel Macron, c’est au tour du patron de la grande banque néerlandaise ING, Steven van Rijswijk, d’affirmer que les banques sont trop nombreuses en Europe et que des rapprochements transfrontaliers seraient les bienvenus.

Nous avons besoin d’une consolidation du secteur bancaire européen, déclarait dernièrement en substance Emmanuel Macron dans une interview à Bloomberg en marge du sommet Choose France (Choisissez la France) visant à vanter les mérites du pays aux yeux des investisseurs étrangers. Interrogé sur l’éventuelle acquisition par des rivaux européens d’une banque française telle que la Société Générale, le président français avait alors répondu sans ambages : “Oui, bien sûr”.

Quelques semaines après ces déclarations, Steven van Rijswijk, le patron du groupe bancaire néerlandais ING, emboîte le pas du président français. “En Europe, il y a effectivement trop de banques, avance le CEO du premier établissement bancaire des Pays-Bas, interrogé par nos confrères du journal Les Echos, en France. Certaines sont de taille importante, mais leur part de marché sur le continent s’élève au mieux à 4 % ou 5 %.” Et donc, selon Steven van Rijswijk, il y a de la place pour une nouvelle vague de consolidation : “Une industrie qui se consolide est aussi une industrie plus forte, avec des banques plus robustes. C’est bon pour le système financier européen, et par conséquent pour l’économie, ce qui permettrait en théorie une meilleure circulation des capitaux pour favoriser l’investissement, et au final des prix plus faibles pour les clients”, insiste Steven van Rijswijk.

Fenêtre de tir

A l’heure où Degroof Petercam rejoint le groupe bancaire français Indosuez (Crédit Agricole) et où les agences bancaires Axa sont reprises par Crelan, une fenêtre de tir est peut-être en effet en train de s’ouvrir pour les opérations de grande envergure. Plusieurs raisons expliquent cela. D’abord parce que la BCE et les différents régulateurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour renforcer le système financier depuis la crise de 2008. Aujourd’hui, les banques européennes sont nettement plus fortes et plus solides. Mais cette solidité à un prix en termes de fonds propres exigés et donc en termes de moyens financiers disponibles. Ensuite parce que les besoins en capitaux pour financer la transition vers une économie plus durable sont précisément plus importants que jamais. 

S’il veut éviter le décrochage avec les Etats-Unis, le Vieux Continent doit en effet investir massivement pour moderniser son économie et s’engager fermement dans les transitions numériques et écologiques. Certes, l’Europe dispose des capitaux nécessaires à ces investissements, mais ils sont aspirés en grande partie par l’économie américaine. D’où l’urgence de développer enfin un vrai marché européen des capitaux, fait de de grands champions bancaires mondiaux… made in Europe.  

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