Apprenez à reconnaître les quatre stades d’une bulle financière

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“Les imbéciles sont tôt ou tard séparés de leur argent”. Voilà l’affirmation, un peu brutale, de John Kenneth Galbraith, dans sa magistrale “Brève histoire de l’euphorie financière”. Celui-ci a consacré une grande partie de sa vie à étudier les bulles financières.

Trois explications

Lorsque survient le krach, ce sont la peur et l’incompréhension qui dominent, puis la capitulation. L’épargnant fait son deuil de son patrimoine. Dégoûté, il décide de vendre, généralement au plus bas. Et peu après, les cours remontent pour retrouver un niveau de valorisation normal…

Plusieurs économistes ont expliqué que cet aveuglement repose sur trois convictions.

D’abord, on est convaincu que “cette fois, c’est différent”. Juste avant l’éclatement de la bulle Internet, le patron de la Fed Alan Greenspan avait parlé d’un “nouveau paradigme”.

Ensuite, il y a la croyance que les gens qui gagnent beaucoup d’argent ne peuvent pas se tromper. On a vu en 2007-2008 qu’il n’en était rien.

Enfin, il y a l’effet moutonnier : la majorité a toujours raison.

Quatre étapes

Apprenez à reconnaître les quatre stades d'une bulle financière
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Ce graphique est tiré d’une étude de Jean-Paul Rodrigue, professeur à la Hofstra University (New York). Il distingue les quatre étapes d’une bulle spéculative.

Un, la gestation : un mouvement haussier commence à animer les investisseurs avisés.

Deux, la naissance : les investisseurs institutionnels s’emparent du mouvement.

Mais la formation véritable de la bulle survient lors de la troisième phase : l’euphorie ou la “phase maniaque”. Elle se caractérise par le fait que les médias et le grand public s’emparent du phénomène. La cupidité est à son comble.

Survient enfin la quatrième et dernière étape, la plus douloureuse : l’éclatement. Elle s’accommode toujours à son début d’une période de déni : on se souvient de cette phrase admirable prononcée par le grand économiste Irving Fisher. Quelques jours avant le krach du 29 octobre 1929, il avait prédit que “les actions avaient atteint un haut plateau permanent”.

PIERRE-HENRI THOMAS

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