Les ventes de pompes à chaleur dans 19 pays européens ont chuté de plus d’un cinquième pour n’atteindre plus que 2,3 millions d’unités l’année dernière.
C’est ce que révèlent les données de la fédération européenne de l’industrie EHPA publiées jeudi. En raison de la crise énergétique, la demande avait fortement augmenté pour atteindre 3 millions d’unités en 2022 et 2023, après des ventes de 2,2 millions d’unités en 2021.
Après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les prix du gaz naturel avaient atteint des niveaux sans précédent. Les pompes à chaleur, qui consomment de l’électricité, sont alors devenues plus intéressantes. Entre-temps, les prix du gaz ont de nouveau fortement baissé, ce qui a entraîné un nouveau recul de la demande de ces appareils.
Dans les 19 pays étudiés par l’EHPA, le nombre total de pompes à chaleur – pour le chauffage et/ou l’eau chaude sanitaire – a atteint un total de 25,5 millions à la fin 2024. En Belgique, il s’agit de 342.400 unités, dont 50.100 rien que pour 2024. Par rapport à 2023, cela représente une baisse de 40%.
Prix élevé de l’électricité
Selon la fédération européenne de l’industrie, le principal obstacle aux pompes à chaleur est le prix élevé de l’électricité par rapport au gaz naturel, qui est plus de deux fois supérieur dans la plupart des pays. Après le Royaume-Uni, c’est la Belgique qui présente l’écart le plus important, avec des prix de l’électricité près de quatre fois supérieurs à ceux du gaz. L’EHPA affirme que les subventions pour les combustibles fossiles, la suppression des subventions pour les pompes à chaleur et la “désinformation” contribuent également à la baisse des ventes en Europe.
Selon la fédération, le taux actuel d’installations est insuffisant pour atteindre les objectifs européens d’ici 2030, avec un écart de 25%. En Belgique, le régulateur fédéral de l’énergie, la CREG, a publié à la mi-mai une autre étude sur les comparaisons de prix de revient entre différentes technologies de chauffage. Il en ressort qu’en Flandre, les habitants de maisons isolées paient moins cher pour se chauffer avec une pompe à chaleur qu’avec du gaz naturel, mais que dans la plupart des cas, la différence de prix est actuellement insuffisante pour couvrir les coûts d’investissement plus élevés.
En Wallonie et à Bruxelles, le gaz naturel reste plus rentable qu’une pompe à chaleur dans presque tous les cas. L’étude de la CREG a servi de base à un avis du régulateur adressé au ministre de l’Energie Mathieu Bihet, recommandant des mesures pour rendre les technologies durables, dont les pompes à chaleur, plus rentables.