Amid Faljaoui

Iran-Israël : les pétromonarchies n’ont pas d’amis, juste des intérêts

Dans le théâtre des tensions entre Israël et l’Iran, une observation saisissante émerge : l’escalade militaire redoutée n’a pas eu lieu. Les experts du Moyen-Orient l’avaient prédit, arguant que l’Iran, en tant que pays “au seuil” nucléaire, éviterait une confrontation directe avec Israël.

Les jeux d’échecs politiques sont maîtrisés par Téhéran, conscients que les nouveaux détenteurs d’armes nucléaires, comme la Corée du Nord ou le Pakistan, bénéficient d’une sorte d’immunité internationale. Le régime iranien, bien qu’affichant une sympathie pour la cause palestinienne, ne risquerait pas sa capacité à posséder l’arme nucléaire en affrontant réellement et pas à fleurets mouchetés Israël.

Quant aux pays arabes, leurs actions révèlent une priorité claire : leurs propres intérêts. Des efforts ont été déployés pour calmer les tensions, même contribuant à abattre des missiles iraniens. La cause palestinienne, bien que symbolique, passe après la stabilité régionale.

L’économie est le fil conducteur de ces décisions. Les pétromonarchies, conscients de la fragilité de leur main-d’œuvre étrangère, redoutent toute escalade qui pourrait provoquer un exode massif. La dépendance au pétrole les pousse à diversifier leurs économies, cherchant des alternatives pour l’avenir.

Ces pays ont compris que la manne pétrolière et gazière ne durerait pas éternellement – et toutes ces pétromonarchies sont embarquées dans des plans stratégiques pour essayer de ne plus dépendre de l’or noir à horizon de 30 ou 50 ans au plus tard.

L’Arabie saoudite, par exemple, met en valeur son patrimoine touristique pour attirer les investisseurs. Dubaï, plus préoccupé par les inondations que par un conflit avec Israël, illustre cette priorité économique.

Si vous vous posiez la question de savoir pourquoi toutes ces pétromonarchies restent bizarrement calmes et ne veulent pas être entrainées dans ce conflit entre le Hamas, l’Iran et Israël, c’est pour des raisons purement financières. La reconversion  économique et à marche forcée de tous ces pays nécessite le calme, car le bruit des bottes n’est pas propice aux investissements

En conclusion, la stabilité économique prime sur les alliances traditionnelles. Comme le disait le général De Gaulle, les États n’ont pas d’amis, seulement des intérêts. L’actualité confirme cette réalité, où la finance guide les décisions politiques au Moyen-Orient.

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