Votre épargne-pension vous coûte (très) cher

Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Les produits d’épargne-pension sont assortis de frais élevés qui peuvent manger jusqu’à 25 % du capital, révèle une étude de la FSMA, qui lance un comparateur en ligne pour y voir plus clair.

Les frais liés aux produits destinés à se constituer un complément de pension sont loin d’être minces. Ils sont même carabinés ! C’est ce qui ressort d’une étude sur les coûts liés aux produits des deuxième et troisième piliers de pension réalisée par la FSMA, l’Autorité des services et marchés financiers, dont les résultats ont été présentés hier dans le cadre du lancement d’un comparateur de coût en ligne.

“Même un coût récurrent de 1 % peut, dans le cadre d’hypothèses réalistes, réduire le capital retraite de près de 25 %. Ce qui veut dire que celui qui a investi 140.000 euros aura dépensé 35.000 euros en coûts. Voilà toute l’utilité de cette analyse. Tout cela va faire réfléchir”, a commenté la ministre PS des Pensions Karine Lalieux.

Plusieurs raisons

Si les Belges qui épargnent pour leur pension via le deuxième (fonds de pension, branches 21 et 23) et troisième pilier (fonds d’épargne pension) sont confrontés à des frais si élevés, c’est d’abord parce que, selon la FSMA, les informations sur les coûts (droits d’entrée et frais récurrents) sont souvent disséminées sur plusieurs documents, difficiles à comprendre, voire parfois incomplètes. “Il n’est pas simple pour un non-spécialiste d’estimer l’impact des différents types de coûts sur la constitution de sa pension”, souligne le gendarme financier.

Outre ce manque de transparence, l’étude montre également que la taille des plans de pension joue un rôle. “Les coûts prélevés dans le cadre des plans de pension collectifs, en particulier des plans sectoriels, sont moins élevés que ceux facturés pour des contrats individuels”, note la FSMA. Par ailleurs, les services d’un intermédiaire (c’est-à-dire le courtier qui sélectionne le produit) génèrent également des coûts, “dont une partie substantielle n’est pas destinée à l’organisme de pension, mais à l’intermédiaire”, souligne le gendarme financier. Quant aux comparaisons (branche 21 par rapport à la branche 23), elles doivent se faire avec prudence. Selon la FSMA, les coûts récurrents liés aux assurances de la branche 21 sont nettement inférieurs à ceux liés aux assurances de la branche 23. “Mais dans une branche 23, le client a droit à la totalité du rendement de l’investissement, tandis que dans une branche 21, le rendement est en principe limité”, précise le régulateur.

Calculateur de coûts

Pour aider les épargnants à y voir plus clair, la FSMA a développé un calculateur en ligne qui donne une idée de l’impact de différents types de coûts sur la constitution de leur pension. Il est destiné à ceux qui souhaitent souscrire eux-mêmes un contrat en vue de se constituer une pension supplémentaire via les produits relevant du troisième pilier ou ceux du deuxième pilier qui sont proposés à titre individuel, comme la pension libre complémentaire pour les travailleurs indépendants.

Il ne permet toutefois pas à ce stade de véritablement comparer les offres entre les différents acteurs du marché (compagnies d’assurance, etc.). Cela étant, “l’outil lancé par la FSMA offre une visibilité précieuse sur les frais associés aux pensions du deuxième et troisième pilier, permettant ainsi aux salariés et indépendants de pouvoir mieux planifier leur avenir financier”, a estimé le vice-Premier MR David Clarinval.

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