En Belgique, un kot étudiant coûte en moyenne 565 euros par mois (infographies)

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Pour contribuer au bien-être des élèves, l’immobilier étudiant veut se moderniser. Mais coûte dès lors de plus en plus cher… Aujourd’hui, c’est presque impossible de trouver un kot sous 500 euros de loyer, charges comprises.

Ces derniers temps, le marché immobilier connaît une baisse généralisée, notamment en raison de l’inflation et de la hausse des taux hypothécaires. En 2023, Statbel a ainsi enregistré une diminution de 20% à 30% des transactions résidentielles. Si on ne parle pas encore de véritable baisse des prix, cela ne saurait tarder… Néanmoins, la valeur du kot étudiant n’a pas l’air de fléchir face à la conjoncture actuelle. Une résilience qui s’explique de plusieurs façons. Une forte hausse des charges fixes, d’une part, et la pénurie persistante de logements dans la plupart des villes estudiantines, de l’autre.

Le poids des charges dans la facture

Le loyer moyen d’une chambre d’étudiant tourne aujourd’hui autour de 470 euros mois (contre 400 euros en 2020), avec 95 euros de charges (contre 69 euros en 2020). Pour un total de 565 euros par mois. En trois ans, le loyer a donc augmenté de près de 100 euros, soit une hausse de 17,5%, relève Kotkompas, une étude annuelle sur le marché du logement étudiant de Stadim.

Distance par rapport aux universités, localisation à l’intérieur ou à l’extérieur du centre-ville, qualité du logement, installations partagées ou sanitaires privés, surface habitable… Divers facteurs propres au bâtiment ou à son emplacement influencent bien entendu le prix.

Mais au-delà de ces éléments, ce sont surtout les charges – principalement énergétiques – qui font exploser le coût des loyers. Avec une hausse de 38% en à peine trois ans, il s’agit du facteur qui a le plus augmenté ces dernières années. Au grand dam des étudiants, qui ont parfois du mal à suivre… En 2023, environ 40% des étudiants ont signalé une augmentation de loyer de 10 à 79 euros par rapport à l’année universitaire précédente.

Un étudiant sur trois affirme avoir des difficultés à payer les charges et/ou la facture d’énergie. Malgré l’intervention des parents dans le loyer, de nombreux étudiants doivent travailler (emploi ou stage rémunéré) pour pouvoir assumer une partie de ces frais.

Des logements de plus en plus durables

La notion de durabilité s’installe progressivement en Belgique, et surtout dans l’immobilier. La combinaison de l’efficacité énergétique, de l’utilisation intelligente des matériaux et de l’attention portée aux aspects sociaux devient de plus en plus la norme dans ce secteur.

C’est déjà le cas en Flandre, par exemple. Depuis le 1er janvier 2023, les propriétaires de bâtiments résidentiels énergivores (c’est-à-dire les bâtiments dont l’étiquette PEB est E ou F) sont obligés de procéder à une rénovation substantielle de leur propriété. Par conséquent, les loyers sont là aussi impactés.

Et le marché des kots d’étudiants ne fera pas exception. Si l’efficacité énergétique n’est pas vraiment une priorité pour les étudiants lors du choix d’un kot, elle s’imposera sans doute bientôt à eux… Deux effets potentiels sont attendus: une hausse des loyers, mais une baisse des charges énergétiques.

Trop d’étudiants, pas assez de kots

On estime à 517.500 le nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur en 2023, soit une hausse de 2% par rapport à 2022. Au total, environ 90% de ces élèves sont répartis dans les 10 plus grandes villes estudiantines de Belgique. En particulier à Bruxelles, qui compte le plus grand nombre d’étudiants sur son territoire (122.500). On retrouve ensuite des grandes villes flamandes comme Gand (81.000) et Louvain (54.500).

Et près de la moitié de ces jeunes logeraient sur place, en kot. Un beau petit monde qu’il faut parvenir à caser… Et l’offre n’arrive pas toujours à suivre. Comme dirait l’adage, premier arrivé, premier servi! 46% des étudiants affirment avoir signé un contrat de location pour le premier kot qu’ils ont visité. 75% visitent trois kots au maximum.

Pas question donc de faire la fine bouche: plus de 70% des étudiants vivent dans une chambre de 12 à 25 m² et 10% d’entre eux se contentent parfois d’une surface de moins de 12m². À des prix qui ne cessent de croître…

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