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L’argent, la race et la religion déterminent encore et toujours les chances de survie des réfugiés
Les réfugiés qui arrivent à fuir leurs pays d’origine sont ensuite confrontés à l’injustice et à la cruauté de l’économie de survie.
Je vous ai parlé hier des raisons qui ont poussé Angela Merkel à accueillir 800.000 réfugiés et à la question de savoir s’il fallait craindre ou non cet afflux de réfugiés. Aujourd’hui, revenons sur le fait que les réfugiés qui arrivent à fuir leurs pays d’origine sont ensuite confrontés à l’injustice et à la cruauté de l’économie de survie. En effet, le sort d’un réfugié sera différent selon ses revenus, sa nationalité et sa religion. Les enquêtes sur le terrain des médias anglo-saxons le démontrent à foison.
L’île grecque de Kos, par exemple, s’est montrée exemplaire dans l’accueil des Syriens mais nettement moins pour les réfugiés des autres nationalités. Les Syriens ont pu être logés, nourris immédiatement alors que d’autres réfugiés, qui étaient dans le même ferry, essentiellement des Irakiens et des Afghans ont dû se contenter d’un accès sporadique à la nourriture et sont en attente d’un hébergement de fortune. Officiellement, c’est parce que les règles de l’ONU imposent d’accueillir immédiatement les personnes qui fuient une zone de guerre, et que sur cette base-là, les Syriens ont le bénéfice du doute tandis que les autres doivent attendre au cas par cas que l’on statue sur leur sort.
En 2015 encore, l’argent, la race et la religion déterminent vos chances de survie si vous êtes migrant ou réfugié, difficile d’établir un pire constat.
En clair, les Syriens sont considérés d’office comme des réfugiés et les autres comme des immigrés. Les reportages sur le terrain démontrent aussi une autre réalité. Officieusement, la population grecque de Kos préfère les Syriens car ils sont plus proches d’eux dans leur manière de penser et d’agir. Autre exemple : si vous abordez un bateau avec des réfugiés, vous verrez que sur le pont se trouvent les réfugiés ou migrants ayant payé une plus grosse somme aux passeurs, et vous trouverez souvent en soute, les réfugiés ou migrants originaires de l’Afrique sub-saharienne.
Résultat de cette différence de traitement : lorsque le navire est confronté à une mer houleuse, ceux qui sont sur le pont et ont acheté des bouées de sauvetage arrivent à survivre, et les autres pas ! Autre différence : certains pays, notamment les anciens pays de l’Est discriminent en fonction non pas de la nationalité, mais de la religion, c’est le cas de la Slovaquie qui a annoncé qu’elle n’aiderait à se loger que les réfugiés chrétiens. A l’inverse, les Africains de confession chrétienne qui veulent arriver en Europe et passent par la Lybie sont discriminés par les Libyens, selon les témoignages recueillis par la presse, parce qu’ils sont chrétiens. Ce n’est pas tout, au niveau des passeurs, il y a encore des différences marquées. Une personne de couleur noire mais originaire d’Erythrée sera discriminée par rapport à une personne qui a la même couleur de peau mais est originaire d’Afrique de l’Ouest. Pourquoi ? Parce que le réfugié Erythréen est souvent chrétien et a souvent de la famille plus ou moins aisée en Europe, ce qui n’est pas le cas du réfugié venant de Gambie par exemple. Résultat des courses : les réfugiés Érythréens sont parfois kidnappés et rançonnés par des passeurs sans foi ni loi, tout cela pour que la famille en Europe envoie quelque milliers d’euros pour libérer ces pauvres personnes. C’est vrai, en 2015 encore, l’argent, la race et la religion déterminent vos chances de survie si vous êtes migrants ou réfugiés, difficile d’établir un pire constat.
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