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Les banques, comme avant ? Non, pas du tout !

Les problèmes du FMI, plus exactement de son directeur général, vont-ils peser sur l’aide à la Grèce ? Quelques observateurs se faisaient du souci, en début de semaine, dans le sillage de l’information new-yorkaise qui a marqué la soirée de samedi. En fait, ces craintes sont largement dénuées de fondements. Pour au moins une bonne et une mauvaise raisons.

Les problèmes du FMI, plus exactement de son directeur général, vont-ils peser sur l’aide à la Grèce ? Les obligations grecques vont-elles en souffrir et, par ricochet, les banques européennes qui en détiennent ? Quelques observateurs se faisaient du souci, en début de semaine, dans le sillage de l’information new-yorkaise qui a marqué la soirée de samedi. Plus encore que la victoire du Standard à Sclessin et celle de l’Azerbaïdjan à Düsseldorf, c’est dire ! En fait, ces craintes sont largement dénuées de fondements. Pour au moins une bonne et une mauvaise raisons.

La bonne raison, ce n’est pas la très surprenante croissance de 0,8 % enregistrée par la Grèce au premier trimestre, équivalente à la moyenne de la zone euro : de l’avis général, ce n’est qu’un “accident de parcours”. Plus simplement, on n’imagine pas que le coupable moment d’égarement de l’ex-futur candidat à l’Elysée puisse paralyser le Fonds monétaire international. Voyez la Belgique, soi-disant sans gouvernement depuis un an…

La mauvaise raison ? C’est qu’il y a un bon moment déjà que les banques suscitent un brin d’inquiétude auprès des investisseurs. Normal, se souviendra-t-on : c’est au printemps 2010 qu’a éclaté la crise grecque. On a alors pris connaissance du poids considérable de la dette hellène dans les portefeuilles des banques, françaises et allemandes en particulier. En Bourse, le secteur bancaire avait alors dévissé de 20 % en trois semaines ! Pourtant, nous apprennent ces mêmes cours de Bourse, le malaise qui l’entoure remonte à l’automne 2009. C’est très précisément du 19 octobre 2009 que date le sommet affiché par l’indice Stoxx 600 reflétant le secteur bancaire européen. Il avait alors explosé de 167 % depuis le tréfonds du 9 mars 2009, contre une hausse de 58 % seulement pour l’indice général. Une euphorie fort excessive… De fait, alors que l’indice général a continuéà s’apprécier depuis (+13 %), l’indice des banques s’est au contraire sérieusement effiloché (-19 %).

Les banques font à nouveau des bénéfices plantureux et leurs dirigeants ont retrouvé leur arrogance d’antan, accuse-t-on ici et là. Pas toujours faux. Globalement toutefois, le regard que leur portent les grands investisseurs n’est visiblement plus celui de naguère, pas même pour les ténors sortis victorieux de la crise, comme BNP Paribas ou HSBC. Le géant britannique vient du reste de faire acte d’humilité : il va tailler dru dans ses ambitions internationales. A l’instar des perdants de la crise, contraints et forcés de se ratatiner pour prix du soutien obtenu de l’Etat.

La crise financière a donc changé la donne, même pour ceux qui en ont le moins souffert. C’est vrai aussi aux Etats-Unis : alors que l’impériale Goldman Sachs affirme fièrement gagner de l’or en barre sur les marchés, les spéculateurs la gratifient de credit default swaps plus chers que ceux portant sur Citibank. Ils estiment donc sa solvabilité inférieure à celle d’un groupe qui aurait fait la culbute sans le soutien de Washington. Le monde à l’envers !

Vous doutez encore que la crise financière a durablement marqué les banques au sang ? Voyez alors Bank of America : elle affirme qu’elle va, au cours des prochaines années, diminuer de moitié son portefeuille de crédit douteux. Fourchette avancée : 450 à 500 milliards de dollars. De fait, avec 40 % de clients en retard de payement d’au moins trois mois, ses bad loans s’élèvent aujourd’hui à la bagatelle de 850 milliards ! On comprend pourquoi des institutions comme le FMI jugent toujours le secteur bancaire à risque.

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