ArcelorMittal: la direction entame le processus de licenciement

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La direction d’ArcelorMittal a annoncé vendredi après-midi qu’elle allait entamer le processus de licenciement par la création d’une Commission pour l’emploi, à la suite du refus des syndicats de signer son projet d’accord concernant le volet social lié à l’arrêt des hauts-fourneaux liégeois.

“L’entreprise ne peut qu’acter l’absence de volonté de recourir aux prépensions”, fait-elle savoir par communiqué. “En conséquence, elle va appliquer les normes légales comme la procédure le prévoit.”

La direction annonce avoir fait part aux syndicats de sa volonté de mettre sur pied une Commission pour l’emploi (CPE) chargée d’accompagner les personnes licenciées dans le cadre de la restructuration dans leur recherche d’un nouvel emploi. Comme le prévoit la loi, elle attend une réponse de leur part. Elle leur laisse jusqu’à lundi.

L’entreprise fait également savoir que les expéditions de produits étant actuellement bloquées par une action syndicale, elle planche sur un plan d’action permettant d'”assurer la livraison de nos clients en réorientant les commandes sur d’autres sites. Les installations du Packaging à Tilleur, et de la ligne d’électrozingage HP5 devront être mises à l’arrêt sous peu pour cause d’excès de stock résultant du blocage des expéditions”, précise-t-elle.

Bernard Dehut, CEO d’ArcelorMittal Liège, regrette cette situation, “que l’entreprise a voulu éviter pour son personnel”. “Nous trouvons regrettable qu’après 13 mois, une conciliation nationale, une réunion avec la direction des ‘Aciers Plats Carbone Europe’ à Luxembourg où la situation de l’entreprise a été clairement expliquée, nous nous retrouvions dans cette situation de blocage”, constate-t-il. “L’attitude des organisations syndicales est clairement de défier le groupe et de nier la réalité économique.”

Il ajoute que c’est la première fois qu’une procédure Renault ne se termine pas par un accord sur le plan social. “Nous n’avons d’autre choix que d’entamer aujourd’hui le processus de licenciement qui commence par la mise en place d’une Commission pour l’emploi”, conclut-il.

Les syndicats réclament la tenue d’une réunion tripartite

Les syndicats réclament la tenue d’une réunion tripartite à la suite de l’annonce de la direction d’ArcelorMittal qui a déclaré vendredi vouloir entamer un processus de licenciement. Les syndicats considèrent que la seule sortie de crise possible passera par la tenue d’une réunion tripartite qui rassemblera la direction d’ArcelorMittal, les syndicats et des représentants du monde politique.

“Nous demandons d’urgence une réunion tripartite pour construire un volet industriel et un plan social”, a déclaré David Camerini, le président de la délégation CSC.

Les syndicats se disent choqués par la décision prise par la direction.

“Ce que la direction fait aujourd’hui est de la folie. Il n’est jamais arrivé en Belgique de licencier avant qu’une cellule pour l’emploi soit mise en place. Pour ouvrir une telle cellule, il faut au moins une signature syndicale”, explique David Camerini.

Les syndicats vont, dans les prochaines heures, interpeller les représentants politiques afin de mettre en place une telle réunion.

Aucune action n’est à l’heure actuelle prévue.

“Depuis le premier jour, la direction veut licencier et nous on ne veut pas de ces licenciements. Nous voulons trouver des solutions pour chaque travailleur”, conclut David Camerini.

Belga

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