A quoi s’attendre en septembre en bourse ? Et pourquoi le mois pourrait-il être encore plus tempétueux que d’habitude ?

LE RENDEMENT MOYEN de l’indice S&P 500 en janvier est de 3,2 % depuis près de 100 ans.

Rapport sur l’emploi, décision de la Fed sur les taux et élections américaines en approche… autant de risques qui pèsent sur le marché boursier en septembre. Septembre qui est d’ailleurs réputé comme un mauvais mois pour les actions, et qui commence mal.

Stormy september, comme l’appellent les investisseurs américains, friands de surnoms et d’allitérations pour définir les clichés qui collent à la peau d’un mois ou d’un autre. Septembre serait donc un mauvais mois, traditionnellement. L’année dernière, il a été synonyme de chiffres dans le rouge, pour le S&P 500 par exemple… comme plus d’une fois sur deux dans l’histoire (depuis 1945). C’est aussi le mois où il a enregistré ses chutes les plus importantes. Le MSCI World est en baisse de plus de 4% en moyenne sur le neuvième mois de l’année, entre 2019 et 2023. Les obligations ont laissé des plumes lors de huit des dix derniers mois de septembre et l’or est en perte tous les ans depuis 2017.

Le mois commence en tout cas avec un revers. Ce mardi, Nvidia a subi la chute la plus lourde de l’histoire de la bourse : 280 milliards de dollars de valorisation sont partis en fumée (-9,5%). Meta tenait ce record, depuis février 2022, avec une chute de 238 milliards de dollars. Il a été révélé ce mardi que la justice américaine enquêtait sur une possible infraction aux règles de la concurrence et avait demandé des documents à Nvidia, ce qui a fait chuter l’action. Le S&P 500 a quant à lui terminé à -2% ce lundi et le Nasdaq 100 à -3%. A côté de Nvidia, ce sont aussi des craintes concernant la croissance qui ont tiré la bourse vers le bas. Ce mercredi, les bourses asiatiques ont clôturé dans le rouge (-4%) et les futures pour l’Europe et les Etats-Unis sont également dans le rouge, à l’heure d’écrire ces lignes.

Fed

Pour ce mois de septembre, que Bloomberg le qualifie par exemple de “traître”, plusieurs risques sont à l’horizon. C’est que les cours des actions sont proches de leurs sommets et les obligations sont également dans une bonne position, avec leur plus longue évolution positive en trois ans. Cela rend ces différents actifs très vulnérables et sensibles aux chocs, à niveau des données macroéconomiques.

Le premier pourrait être le rapport sur l’emploi, aux Etats-Unis. En août, ce rapport avait carrément provoqué un “lundi noir” avec des chutes importantes partout dans le monde. Les créations d’emploi étaient beaucoup moins importantes que ce qui était prévu et les craintes de récession sont réapparues d’un coup. Les différentes places boursières s’en sont remis depuis, mais l’épisode avait provoqué une grande frayeur. Ce rapport tombe ce vendredi.

L’autre risque, c’est la Fed. Le marché s’attend à ce que l’institution monétaire américaine baisse ses taux après sa réunion du 17-18. Ce serait une première dans ce cycle de hausses commencé en 2022. La baisse semble quasi certaine, mais le marché s’attend peut-être à une baisse rapide et régulière par la suite : son scénario privilégié serait quatre baisses de 25 points de base, cette année encore. Mais si le président de la Fed Jerome Powell indique après cette réunion que la baisse sera plus lente et graduelle, le marché pourrait être surpris.

Le rapport sur l’emploi et la baisse des taux sont d’ailleurs liés. Si le nombre de créations d’emploi chute fortement, la Fed pourrait réduire les taux plus rapidement. S’il est toujours élevé, cela laisse une marge de manoeuvre à la Fed pour réduire les taux plus lentement. Le rapport est donc doublement dangereux. C’est là aussi qu’il peut être traître, car des bonnes nouvelles peuvent en cacher des mauvaises, et inversement. Le rapport serait aussi “déterminant pour le reste de l’année”, selon certains analystes.

Elections américaines

Un autre élément qui pourrait provoquer des remous est la présidentielle américaine (qui se tient le 5 novembre). Un débat télévisé entre Kamala Harris et Donald Trump a lieu la semaine prochaine. Il est vu comme crucial pour la dynamique de leurs campagnes et pourrait encore redistribuer les cartes. Ce qui pourrait aussi amener l’un ou l’autre surprise pour le marché.

Bref, il faut être prêt aux surprises, selon les experts. Ils expliquent à Bloomberg de rester prudent et de se couvrir contre les risques. Pour LPL Financial, cela pourrait se faire grâce aux télécoms, à l’énergie et au secteur de la santé.

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