“Il est important d’avoir une voix forte pour les entreprises”

Hans Maertens, patron du Voka: "Le fait d’avoir un équivalent du côté francophone va encore nous renforcer."
Olivier Mouton

Hans Maertens, le CEO de l’organe représentant le patronat flamand (Voka) raconte la genèse d’une organisation devenue forte en Flandre.

Oui, le Voka est une source d’inspiration assumée pour la nouvelle alliance entrepreneuriale wallonne. Son CEO, Hans Maertens, nous explique en quoi.

TRENDS-TENDANCES. Que saviez-vous de la nouvelle alliance entrepreneuriale wallonne?

HANS MAERTENS. Nous sommes une inspiration importante pour cette évolution et en ce sens, nous avons été impliqués. Nous avons régulièrement expliqué à l’UWE et aux Chambres de commerce comment notre structure fonctionne aujourd’hui.

Comment le Voka est-il né en Flandre?

En 2004, l’éclatement des structures patronales en Flandre était encore important. Le Vlaams Economisch Verbond ne disposait alors que d’un nombre réduit de membres, 2.000 environ, et était réputé pour être un centre de connaissances et de lobbying, surtout auprès du gouvernement flamand. Les chambres de commerce, elles, étaient fortement ancrées dans leur environnement local. Une série de visionnaires ont estimé que l’alliance entre ces deux dynamiques renforcerait l’ensemble. Le Voka est né de cette idée en 2005. Les chambres locales restent fortes dans le réseautage local et le lobby auprès des villes et des communes, mais la collaboration à l’échelon régional permet un effet d’échelle important. Nous avons ensuite réussi à développer le nombre d’entreprises, à 18.000 aujourd’hui, pour devenir leur unique représentant en Flandre, auprès de tous les niveaux de pouvoir et, de plus en plus, en Europe. A nos yeux, c’est très positif qu’un mouvement comparable voie le jour en Wallonie.

Le Voka tient des positions politiques fortes: est-ce aussi une inspiration pour les francophones?

Certainement. Après notre naissance, nous avons estimé nécessaire que les entreprises fassent davantage entendre leur voix. C’est une des missions spécifiques qui m’a été donnée lorsque je suis devenu CEO, il y a 10 ans. Evidemment, plus vous avez de membres, plus vous pouvez le permettre. Pour le reste, il faut faire des plans de communication, réagir rapidement, être sur la balle… Je viens du milieu journalistique (du Tijd et de Roularta, Ndlr), je sais comment ça fonctionne. Le fait d’avoir un équivalent du côté francophone va encore nous renforcer. Nous avons toujours encouragé et facilité cette évolution.

La naissance du Voka en Flandre coïncide avec la croissance de la N-VA. Le contexte politique n’était-il pas plus facile qu’en Wallonie?

Oui et non. Tout d’abord, il est important de préciser que nous parlons à tous les partis politiques, à gauche comme à droite. Ensuite, il est évident que le climat est sans doute plus favorable en Flandre qu’en Wallonie à l’égard des entreprises. Pour la nouvelle alliance wallonne, c’est le conseil que je donnerais: parlez avec tout le monde! Et là où vous êtes le moins entendu, parlez davantage encore!

Vous avez une vision et un centre d’études efficace: c’est important?

Vous ne pouvez vous faire enten­dre qu’à deux conditions. Tout d’abord, en étant suffisamment représentatif: nos membres représentent aujourd’hui plus de 70% des emplois. C’est fondamental. Ensuite, il faut cultiver la connaissance et l’innovation. Nous devons être en permanence en état de dire ce qui se passe dans l’économie et de mettre le doigt sur les points d’attention. C’est un mélange subtil de connaissance, de lobby et de communication.

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