Bart De Wever au Palais pour une prolongation, écartelé entre MR et Vooruit

Bart De Wever à son arrivée au marathon de négociation, dimanche. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Malgré une nouvelle nuit de négociations, le président de la N-VA n’a pas encore obtenu de feu vert socio-économique des cinq partenaires. Les concessions d’un côté irritent de l’autre. Mais il devrait demander une prolongation de sa mission au Roi.

Bart De Wever, formateur royal, apprend l’équilibrisme. Dans la nuit de dimanche à lundi, le président de la N-VA avait réuni les partenaires de la future Arizona (outre la N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) tenter de forcer une décision lors d’un marathon nocturne dont la Belgique a le secret. En vain. Il se rendra au Palais pour un nouveau rapport, ce lundi à 14h, sans l’accord voulu.

Les concessions faites d’un côté irritent de l’autre. Vooruit, le parti socialiste flamand, avait déclaré la note “indigeste”? Bart De Wever a tenté d’obtenir son appui lors d’une bilatérale avec Conner Rousseau. Mais les aménagements obtenus ont eu le don de susciter le courroux du MR: le parti libéral francophone est le plus à droite au sein de l’attelage et ne veut pas voir l’équilibre basculer au centre-gauche, notamment au niveau fiscal.

“We werken verder”

Bart De Wever se rend donc au Palais en étant toujours écartelé entre socialistes flamands et libéraux francophones. Sera-t-il contraint de jeter l’éponge? A priori non. Un message de Theo Francken, qui l’accompagne dans les négociations pour la N-VA, reconnaît l’échec, mais indique: “We werken verder” – “Nous continuons à travailler”. Le Standaard évoque un mot d’ordre qui circulerait dans les rangs du formateur: “Optimism is a moral duty”. Du De Wever tout craché.

La troisième version de la “super-note” de Bart De Wever au sujet des réformes socio-économiques – travail, pension, fiscalité – était jugée déséquilibrée par Vooruit et les Engagés. Après avoir convaincu ces derniers, il restait à obtenir le soutien de l’irréductible Conner Rousseau, heurté par les efforts à réaliser sur le plan budgétaire – 28 milliards en sept ans – et désireux de “faire payer les épaules les plus larges”. D’où, notamment, une taxation accrue des plus-values. Et un “ja”, finalement.

Mais toute taxation supplémentaire, forcément, n’est pas du goût du MR, à qui l’on demande déjà sur les réseaux sociaux de résister à toute taxation massive.

Un dépannage?

Voilà l’équation que devra résoudre Bart De Wever.

Pendant ce temps, les mandataires de l’Open VLD ont le choix entre deux candidats – Eva de Bleeker et Vincent Verbeecke – pour leur nouveau président(e). Un recours, si jamais? Les libéraux flamands avaient choisi l’opposition après leur défaite électorale. Sur le fond, leur participation rendrait peut-être la dynamique de la coalition fédérale plus gérable, mais cela dépend aussi de la négociation pour un gouvernement flamand à trois (N-VA, Vooruit, CD&V). En tout état de cause, les deux candidats présidents excluent toute participation.

Nadia Naji, coprésidente de Groen, n’a pas fermé la porte à un dépannage lors d’un entretien à la radio flamande, ce lundi matin. Mais non sans ironie: “Nous n’allons certainement pas dépanner un gouvernement de centre-droit. Nous avons toujours dit que la politique climatique et la justice sociale étaient importants pour nous.”

Et connaissant l’amour entre Bart De Wever et les verts…

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