“Bye bye, Bruxelles” : après une taxe sur les bornes de recharge, EnergyVision quitte la capitale

Maarten Michielssens, Energy Vision
Baptiste Lambert

Le CEO d’EnergyVision, Maarten Michielssens, a écrit un post au vitriol sur LinkedIn après l’annonce d’une taxe uniforme pour les 19 communes de Bruxelles sur les bornes de recharge publiques. EnergyDrive, filiale d’EnergyVision, en exploite 2.000 dans la capitale.

“Quelle stupide taxe. Assez, c’est assez. Cet été, nous déménagerons notre siège social à Gand”, a notamment écrit le patron d’EnergyVision. En cause, une taxe de 125 euros par an que les exploitants devront payer pour chaque prise, soit 250 euros par borne de recharge publique. Une décision collégiale des 19 communes de Bruxelles lors de la Conférence des bourgmestres, même si chaque commune restera libre d’appliquer cette taxe.

La justification des communes ? D’abord, compenser la perte de revenus liée au stationnement. Ensuite, disposer d’un cadre légal commun pour éviter une trop grande disparité d’une commune à l’autre, de sorte que certaines communes auraient été prises d’assaut, car plus avantageuses au niveau tarifaire.

Le patron d’EnergyVision fulmine. Cette taxe détruirait son modèle économique : “Bruxelles possède déjà les bornes de recharge les plus chères au monde en raison de son réseau spécifique et de sa logistique difficile. Imposer unilatéralement un coût fixe (impôt annuel) en plus, sans un seul euro de certitude de revenu : cela rend impossible tout modèle de financement par des tiers. Plus aucune banque ne finance de projet pour cela.”

Maarten Michielssens pourrait choisir de faire porter ce coût par le consommateur, mais ne le fera pas, il préfère se retirer : EnergyDrive n’installera plus aucune borne de recharge, jusqu’à nouvel ordre.

Les communes, par la Région

Et encore, EnergyDrive a échappé au pire. Saint-Gilles et Ixelles, qui appliquaient déjà une taxe, voulaient aller beaucoup plus loin, avec une taxe de 500 euros par an par borne. La taxe a finalement été divisée par deux.

Mais Maarten Michielssens n’en démord pas : “Pourquoi ne pas demander simplement des frais de stationnement, chers bourgmestres ? Et pourquoi pas une redevance variable, par kWh, au lieu d’un montant fixe ?”, suggère-t-il, en précisant qu’il n’en veut pas à la Région bruxelloise, mais aux communes qui lui mettent des bâtons dans les roues.

“Ça sera sans moi”, conclut le CEO, qui déménagera le siège social d’EnergyVision, le principal producteur belge de panneaux solaires en Belgique, à Gand.

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