Une auto électrique sur cinq concernée par la taxe anti auto chinoise

Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Le projet de surtaxe européenne sur les voitures électriques chinoises devrait concerner 1 auto électrique sur 5 immatriculée en Europe. En majorité des marques occidentales : Tesla, BMW, Volvo, Dacia.

La Commission européenne a annoncé son projet d’augmentation de taxes pour autos électriques made in China (touchées actuellement par 10% de droits d’importation dans l’UE). Elle souhaite compenser des subsides jugés excessifs, dommageables à la concurrence avec les constructeurs européens. La mesure devrait concerner un peu plus d’une auto sur 5 immatriculée en Europe, selon le Schmidt Automotive Research.

La Volvo EX30 bientôt fabriquée en Belgique

La majorité est constituée par des marques occidentales ayant des usines en Chine : Tesla (Model 3)  ou certains modèles de BMW (iX3), Smart, Mini. Et la nouvelle Volvo compacte EX30, qui remporte un vif succès chez nous. Polestar est aussi à 100% fabriquée en Chine (groupe Geely, qui possède Volvo). La Dacia Spring, petite électrique vendue (pour le moment) à partir de 16.990 euros, est aussi concernée.

Cette proportion de 20% dans les immatriculations électriques européennes est stable selon les années, mais la part des marques purement chinoises a doublé depuis 2021. Elle tourne actuellement autour des 8%/9%, avec la percée de la marque MG (groupe SAIC) et l’arrivée de BYD sur le Vieux Continent. Les autos de ces deux groupes seront surtaxées à hauteur, respectivement, de 38,1% et de 17,4%, en plus des 10% de droits de douane déjà comptés. Les autos électriques du groupe Geely fabriquées en Chine paieront 20% de surtaxe.

Volvo semble avoir anticipé cela en organisant, avant l’annonce de la taxe « punitive », la fabrication du modèle EX30 en Belgique (Gand) à partir de 2025.

En sus de la taxe d’importation de 10%

D’autres constructeurs comme Tesla ou Dacia devront payer 21%, en sus des 10% de taxes déjà perçues. La MG4, qui a remporté un grand succès en Europe, sera donc touchée par une taxe de 10% + 38,1%, soit 48,1%, et pourrait perdre son avantage concurrentiel par rapport aux modèles européens compacts (VW ID.3 ou Renault Megane).

Cette taxe  embarrasse le constructeur américain Tesla, dont l’usine de Shanghai est la plus grande du groupe. Il demande une révision de cette taxe supplémentaire. En Europe, les Model Y viennent de l’usine de Berlin, les Model 3, de Chine.

C’est un gros souci pour Smart, la marque européenne, qui appartient conjointement à Geely et Mercedes, qui ne fabrique plus d’auto en Europe, et produit des autos électriques en Chine, comme la smart #1.

A partir du 4 juillet, sauf si…

La taxe sera appliquée à partir du 4 juillet prochain, si des remèdes ne sont pas trouvés avec les autorités chinoises pour mitiger l’impact des subsides jugés excessifs pour les autos électriques made in China. C’est peut-être une manière d’encourager les constructeurs chinois à ouvrir des usines d’assemblage en Europe, comme l’a déjà promis BYD.

Cette mesure est le résultat d’une enquête menée par la Commission européenne de sa propre initiative. Aucun constructeur européen n’a déposé plainte officiellement et plusieurs ont même fait part de leurs craintes de rétorsions. Les constructeurs allemands (BMW, Mercedes, groupe VW)  sont très actifs en Chine, et ont beaucoup à perdre. Ils redoutent un conflit commercial dangereux.

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