Le Parlement européen a adopté mardi une loi fixant des objectifs contraignants pour réduire les déchets alimentaires et intégrer, pour la première fois, l’industrie textile dans la directive déchets.
Chaque Européen produit chaque année en moyenne 130 kilos de déchets alimentaires et 15 kilos de déchets textiles. Des volumes jugés alarmants par Bruxelles, d’autant que le recyclage reste quasi inexistant dans l’habillement.
Des objectifs chiffrés, mais moins ambitieux que prévu
D’ici 2030, les États devront réduire de 30% les déchets alimentaires de la distribution, de la restauration et des ménages, et de 10% ceux issus de la transformation. Les eurodéputés avaient initialement proposé 40% et 20%, mais un compromis avec les États membres a ramené la barre plus bas.
Le secteur agricole échappe à toute contrainte, au grand dam des ONG, alors que les pertes à la récolte ou à l’élevage représentent une part considérable du gaspillage.
La fast fashion dans le viseur
Grande nouveauté, la loi impose aussi aux producteurs textiles de financer la collecte, le tri et le recyclage des vêtements. L’UE cible la fast fashion et son flux de colis bon marché venus de Chine. En 2024, pas moins de 4,6 milliards de colis, dont 91% d’origine chinoise, ont pénétré le marché européen.
Shein, symbole décrié de cette mode jetable, fait déjà l’objet d’une enquête de la Commission européenne. Pour limiter l’afflux, Bruxelles envisage de taxer chaque colis à hauteur de 2 euros.
Sensibiliser et responsabiliser
Pour les professionnels, la sensibilisation des ménages reste centrale : plus de 50% du gaspillage alimentaire se produit à domicile. La loi encourage aussi la mise en valeur des fruits et légumes “moches”, une meilleure information sur l’étiquetage et le don des invendus aux associations.