Shrinkflation : payer plus cher un produit pour en avoir moins
La technique, dénoncée en ces temps de forte inflation, est désormais connue des consommateurs. La « shrinkflation » consiste à baisser le poids d’un article tout en augmentant son prix de vente. Elle permet aux industriels de l’alimentaire de gonfler leurs marges au détriment des consommateurs. Libération a enquêté sur cette pratique en vigueur chez Unilever.
En cette période inflationniste galopante, la technique de «shrinkflation» (contraction de l’anglais « shrink», rétrécir, et de «inflation») fait parler d’elle. Les industriels de l’alimentaire font baisser en douce le poids de leurs articles tout en augmentant leurs prix. Une pratique jugée déloyale. Le journal français Libération a pu consulter un document interne qui illustre ces pratiques en vigueur de longue date chez les industriels du secteur. Il détaille les propositions commerciales du géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire Unilever à ses distributeurs français comme Auchan, Casino, Carrefour, ou encore Intermarché.
Des augmentations de prix de 2% à… 96%
Un certain nombre de produits fabriqués par le géant sont passés au crible par le média : glaces, soupes, produits d’hygiène… Il ressort de l’enquête que les augmentations de prix ramenées au kilogramme ou au litre vont de 2 % à… 96 %.
Ainsi, chez Findus, dans la gamme de pommes de terre rissolées, la boîte passe de 600 grammes à 590 grammes alors que le prix grimpe de 68 %. Du côté des glaces, le bac Carte d’or à la vanille de Madagascar fond de 472 grammes à 367 grammes avec un tarif en hausse de 28,61 %. Dans le même temps, son poids a, lui, diminué de 22 %. C’est encore plus flagrant pour la version «rhum raisin des Antilles françaises» qui chute de 506 grammes à 352 grammes, tandis que son prix s’envole de 43,75 %, donne comme exemples le quotidien français.
Les supermarchés, de leur côté, seraient pris au piège. Ils ne pourraient pas faire grand-chose contre les livraisons de ces nouveaux conditionnements. Comme Libération l’explique dans son enquête, le fabricant annonce l’arrêt des anciens conditionnements au moment où il propose les nouveaux. Impossible alors pour les distributeurs de choisir entre les deux versions. Le document stipule en effet qu’un rejet de ces nouveaux packagings et des prix qui les accompagnent entraînerait un refus de livraison par Unilever au récalcitrant.
Le groupe agroalimentaire Unilever n’a pas souhaité répondre aux questions du média français concernant cette problématique.
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