Le président de l’UCM déplore les grèves à répétition, reconnaît que la concertation sociale est difficile et souligne la nécessité de mener les réformes. Une pique au gouvernement De Wever? “En termes de communication, il faut d’abord dire ce qui est positif.”
Pierre-Frédéric Nyst, président de l’UCM, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. L’occasion de revenir sur la couverture de Trends Tendances, un dossier consacré à ‘La Belgique, terre de grèves’, pour lequel il a été interrogé, de même que les syndicats.
“C’est un très beau titre, mais c’est le titre que l’on n’aurait jamais aimé voir, dit-il. Est-ce un record dont nous devons être fiers? Bien sûr que non. Chez UCM, la tension monte. Nous avons eu des grèves préventives, avant même les négociations, alors que la grève doit être le résultat d’un échec de discussion. Puis, nous avons eu des grèves récurrentes, avec des débordements, et on a même eu droit à une grève émotionnelle. Cela ne va plus. Cela donne un très mauvais signal.”
“Il reste de la place…”
L’UCM est en demande d’une modernisation du droit de grève et il s’en explique. “Moderniser, ce n’est pas un gros mot, on doit pouvoir adapter ce droit aux circonstances de l’époque. Du reste, cela est spécifié dans l’accord de l’Arizona. Il faut aussi accepter le droit au travail et à la liberté d’entreprendre.”
Pierre-Frédéric Nyst “reste convaincu qu’il y a encore un cap pour la concertation sociale”. “Elle est citée des dizaines de fois dans l’accord de gouvernement, cela veut dire que le gouvernement nous attend comme partenaires. C’est vrai, c’est peut-être plus compliqué parce que le gouvernement a un cap et l’inscrit dans une balise budgétaire. Le Groupe des Dix n’a pas une latitude totale en matière de concertation. Il faut être deux pour danser le tango, il est vrai que c’est un peu difficile pour le moment.”
“Un message positif”
Le président de l’UCM trouve que les réformes initiées par le gouvernement De Wever en matière de pensions et de chômage “vont dans le bon sens”. “Cela envoie le message positif que le gouvernement ne mise pas sur le chômage comme business model en tant que tel, dit-il. On l’a peut-être trop fait par le passé. Le chômage est une assurance en cas de problème, mais on ne doit pas vous aider ad vitam aeternam.”
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Il lance une petite pique au gouvernement: “En termes de communication, il faudrait d’abord dire ce qui est positif. C’est quoi? Le fait qu’on veut augmenter le taux d’emploi. N’en déplaise à certains, le fait d’avoir un travail, c’est une façon de s’insérer dans la société.”
Un Trends Talk de combat, à ne pas manquer.