Nos repas en 2050 : vers une alimentation sans gaspillage, sans emballage…et sans courses ?

Le plaisir de préparer et de partager un repas entre proches, préparé maison, sera valorisé dans un monde où la majorité des plats sera générée par IA ou robotisée.  

À en croire une étude menée par des experts en alimentation durable commanditée par Hello Fresh, l’avenir de notre assiette se dessine à l’intersection de la technologie, de la santé personnalisée et de l’urgence climatique. Mais derrière l’enthousiasme pour cette révolution alimentaire, certaines promesses laissent planer des doutes quant à leur faisabilité, leur accessibilité, voire leur désirabilité.

Plus de 6 Wallons sur 10 (62 %) s’inquiètent de l’avenir de l’alimentation. Au-delà de la hausse des prix des denrées alimentaires (50 %), les Belges craignent un avenir où leurs plats traditionnels préférés disparaîtront (31 %), où les gélules-repas remplaceront les vrais aliments (29 %) et où manger deviendra une corvée plutôt qu’un plaisir (28 %). Pour explorer l’avenir de l’alimentation, HelloFresh a sollicité des experts en la matière – le Dr Morgaine Gaye « Food Futurologist » et Joseph Poore, climatologue à Oxford, pour prédire à quoi ressembleront nos repas dans 25 ans.

À quoi ressemblera notre alimentation en 2050 ?

Ce n’est pas seulement ce que nous mangerons qui aura changé d’ici 2050, mais aussi la façon dont nous produirons, achèterons et préparerons nos aliments. Des régimes personnalisés par l’IA aux ingrédients neutres en carbone, tout en passant par les super-aliments ancestraux, les restes imprimés en 3D, la mode comestible ou encore la cuisine holographique avec ses proches. « Nos régimes alimentaires seront très différents en 2050, mais peut-être pas de la manière dont les gens le pensent. Nous mangerons une gamme beaucoup plus diversifiée d’aliments, dont beaucoup que nos ancêtres reconnaîtraient, ce qui sera bon pour notre santé et celle de la planète », déclare Joseph Poore, directeur de l’Oxford Martin Programme on Food Sustainability.

L’IA ne pourra pas remplacer la joie d’un repas préparé à la maison avec les personnes que nous aimons.

« Nous pouvons nous attendre à de nombreux changements dans la manière dont nous vivrons et mangerons à l’avenir », ajoute le Dr Morgaine Gaye, spécialiste des tendances alimentaires futures. « L’IA se chargera des tâches ménagères banales et de la logistique, ce qui nous permettra de consacrer du temps aux choses qui nous tiennent à cœur. Malgré tous les changements dans la façon et les produits que nous mangerons, l’expérience de cuisiner et de manger ensemble restera un moyen important de se connecter à nos sens, à nos amis et à notre famille, ainsi qu’au monde naturel. L’IA ne pourra pas remplacer la joie d’un repas préparé à la maison avec les personnes que nous aimons. »

L’étude met en avant les grands changements dans nos habitudes alimentaires en 2050. En voici les 10 plus grandes tendances.

1. La technologie au service de la lutte contre le gaspillage alimentaire

Actuellement, un tiers de la nourriture produite est jetée. En 2050, ce chiffre pourrait être réduit à néant grâce à l’intelligence artificielle. Celle-ci planifiera les repas selon les stocks d’ingrédients disponibles, les besoins nutritionnels individuels, les agendas et les préférences, tout en commandant uniquement les quantités nécessaires. Les systèmes d’IA intégreront également les fruits et légumes « imparfaits » et valoriseront les parties habituellement jetées mais comestibles : tiges de brocolis transformées en riz végétal, fanes de carottes en pesto, ou feuilles de chou-fleur grillées dans des plats sautés. Les restes alimentaires seront recyclés grâce à des imprimantes 3D culinaires, capables de métamorphoser des résidus de riz et légumes, par exemple, en sushis prêts à consommer.

2. La fin des courses hebdomadaires

L’IA prendra aussi en charge la gestion des tâches ménagères, des courses à la cuisine, libérant ainsi du temps pour d’autres activités. Les box repas personnalisées remplaceront les traditionnelles sorties au supermarché, en fournissant des ingrédients précisément dosés selon les besoins nutritionnels de chaque individu. Les supermarchés, eux, se transformeront en espaces hybrides, à la fois lieux d’expérimentation culinaire et de vie sociale, davantage conçus pour découvrir et goûter de nouveaux produits que pour faire ses emplettes classiques.

3. Une alimentation conçue comme soin préventif

Avec les avancées médicales, chacun aura accès à des données de santé ultra-personnalisées. En 2050, des outils surveilleront en temps réel nos besoins nutritionnels, nos niveaux d’activité, notre métabolisme ou nos prédispositions génétiques. L’IA adaptera alors notre alimentation pour favoriser santé et bien-être : contrôle automatisé des portions, recettes ajustées à des affections spécifiques, ou encore formulations sur mesure deviendront monnaie courante. L’alimentation, la santé et la performance physique seront entièrement interconnectées.

4. Cuisiner ensemble, malgré l’automatisation

Même si la cuisine ne sera plus une nécessité, elle deviendra un loisir social et sensoriel. Le plaisir de préparer et de partager un repas entre proches, préparé maison, sera valorisé dans un monde où la majorité des plats sera générée par IA ou robotisée.  Les repas collectifs se multiplieront à l’échelle des rues, immeubles ou quartiers. Parallèlement, des bases de données de recettes familiales permettront de perpétuer des traditions culinaires, et les hologrammes rendront possibles des repas virtuels partagés à distance… ou même avec des proches disparus.

5. Une alimentation qui absorbe les gaz à effet de serre

Certains aliments ont la capacité d’absorber du CO₂ plutôt que d’en émettre. C’est le cas des arbres fruitiers (noix, agrumes, olives), des moules et huîtres, ou encore des algues et cactus comestibles, déjà présents dans de nombreuses cultures. Aujourd’hui, leur transport leur confère une empreinte carbone, mais d’ici 2050, leur bilan environnemental devrait devenir positif. Autre aliment d’avenir : la protéine bactérienne, issue de micro-organismes capables de transformer le méthane en énergie. Mélangée à de la farine ou du sucre, elle pourrait devenir une source clé de protéines, tout en réduisant un des gaz à effet de serre les plus puissants.

6. De nouvelles cultures pour un nouveau climat

Le réchauffement climatique va redessiner les cartes agricoles. D’ici 2050, le régime méditerranéen pourrait intégrer des fruits tropicaux tels que mangue, papaye, avocat ou carambole. La Nouvelle-Zélande cultivera bananes, ananas, canne à sucre et café dans son Nord subtropical. En Autriche et en Allemagne, on plantera davantage de quinoa et de patate douce. Le maïs deviendra courant au Benelux, tandis que les pays nordiques (Scandinavie, Royaume-Uni) verront pousser du blé dur, du soja, du sorgho, des agrumes, des raisins ou encore des kiwis.

7. Le retour des cultures patrimoniales

Notre assiette du futur s’inspirera de nos ancêtres. Le pissenlit, l’oseille ou encore l’acacia retrouveront leur place dans nos régimes alimentaires. Actuellement, quatre plantes (blé, riz, maïs, soja) occupent à elles seules 50 % des terres agricoles. Cette monoculture devrait céder la place à une diversité végétale redécouverte. Les plantes indigènes, adaptées aux conditions climatiques locales, pousseront mieux dans des sols pauvres et contribueront à la biodiversité agricole, tout en nourrissant un microbiote intestinal plus résilient.

8. Les cultures de niche deviendront communes

Certaines plantes andines et africaines peu connues aujourd’hui feront partie intégrante du paysage alimentaire européen et océanien. Le kiwicha et la kañihua, cousines du quinoa, deviendront des aliments phares dans les petits-déjeuners, salades ou desserts. Le teff (base de l’injera en Éthiopie) et le fonio (millet ouest-africain) seront valorisés comme super-graines sans gluten. Les haricots bambara et marama, riches en protéines et tolérants à la sécheresse, gagneront en popularité comme alternatives aux pois chiches et lentilles.

9. L’agriculture urbaine se développera

La production alimentaire sera relocalisée au cœur des villes. Grâce aux fermes verticales, aux cultures domestiques intégrées aux cuisines, et même à des distributeurs automatiques de légumes frais, l’autosuffisance deviendra un objectif accessible à l’échelle des quartiers. Des innovations inattendues verront le jour : des vêtements Grow-Your-Own permettront de cultiver des herbes et légumes en déplacement, transformant nos poches en mini-jardins. Si ces formes d’agriculture ne représenteront qu’une petite part de la production mondiale, elles contribueront à réconcilier les citoyens avec leur alimentation et à ramener la nature en ville.

10. Vers un emballage zéro déchet

Les emballages alimentaires, en 2050, seront quasi inexistants. Grâce à des matériaux hautement recyclables ou à des systèmes de conservation sans plastique, l’emballage deviendra obsolète. Les déchets résiduels seront intégrés à une économie circulaire performante. En parallèle, les consommateurs disposeront d’informations très transparentes sur chaque produit : passeport numérique, traçabilité blockchain, empreinte carbone, kilomètres parcourus, consommation d’eau… Chaque aliment affichera un score environnemental lisible et vérifiable.

*Étude en ligne réalisée par l’agence de recherche iVOX pour le compte de HelloFresh entre le 15 et le 24 avril 2025, auprès de 1 000 Wallons, représentatifs par sexe, âge et niveau d’éducation. La marge d’erreur maximale pour 1.000 Wallons est de 3,02%.

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